Selon la CNUCED, les IDE ont crû de 78% dans le monde, au cours des six premiers mois de l’année 2021, culminant à 852 milliards $. Dans un contexte marqué par les inégalités concernant les capacités de réponses à la covid-19, l’Afrique n’a enregistré qu’une augmentation de 16% de ses IDE sur la période.
En dehors de l’Océanie, l’Afrique est le continent où les investissements directs étrangers (IDE) ont le moins progressé dans le monde, au cours de la première moitié de l’année 2021. C’est ce qui ressort d’un nouveau rapport publié ce mardi par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED).
Selon l’étude, l’économie mondiale a cumulé à 852 milliards $ d’IDE au cours du premier semestre de l’année en cours. Ce qui représente une hausse de 78% en glissement annuel. Cette hausse a été fortement portée par l’Europe qui a cumulé 213 milliards $ d’IDE sur la période, soit une augmentation de 666%, les Amériques avec 244 milliards $ d’IDE (+88%), et l’Asie avec 362 milliards $ (+26%).
Si on exclut l’Océanie où le flux d’IDE a été négatif s’affichant à 9 milliards $, soit une régression de 27% sur la période, l’Afrique est le continent où les IDE ont le moins progressé, s’affichant à 23 milliards $ au cours des six premiers mois de l’année en cours.
En glissement annuel, cela correspond à une augmentation de seulement 16%. A la lecture des données de la CNUCED, on remarque également que cette disparité apparaît lorsqu’on compare les pays selon le niveau d’avancement de leurs économies.
Ainsi, alors que les IDE dans les pays dits développés ont crû de 193% (culminant à 424 milliards $), ceux des pays dits en développement n’ont progressé que de 28% (culminant à 427 milliards $). Sur le plan des niveaux de revenu, on observe la même situation.
Alors que les IDE des pays à faible revenu ont enregistré une régression à -9% sur la période étudiée, les pays à revenu intermédiaire ont enregistré une croissance de 30% de leurs investissements directs étrangers. Mais surtout, ce sont les pays à revenu élevé qui ont enregistré les progressions les plus fortes avec une croissance des IDE de l’ordre de 117% pour un montant total de 584 milliards $.
Une menace commune, mais des moyens inégaux Dans un contexte marqué par la pandémie de covid-19, ces chiffres semblent faire écho aux inégalités que la crise sanitaire a contribué à exacerber dans le monde. Face au virus en effet, les réponses des pays riches pour soutenir leurs économies étaient bien plus fortes que celles des pays pauvres, en raison de la diversité et du volume important des moyens financiers, dont ils disposent.
A titre d’exemple, alors que près de 70% des adultes de l’Union européenne ont déjà reçu un vaccin contre la maladie, le nombre de personnes entièrement vaccinées en Afrique peine à atteindre les 5% de la population du continent.
Conséquence, la reprise économique s’annonce bien plus rapide dans les pays riches que dans les pays pauvres. D’après le dernier rapport du FMI, la croissance économique 2021 en Afrique subsaharienne devrait être la plus faible de toutes les régions du monde, contrairement aux années précédentes où les pays subsahariens comptaient parmi ceux enregistrant les croissances économiques les plus rapides au monde.
« La reprise des flux d’investissement vers les secteurs pertinents pour les objectifs de développement durable (ODD) dans les pays en développement qui ont beaucoup souffert pendant la pandémie avec des baisses à deux chiffres dans presque tous les secteurs, reste fragile. […]
Le nombre de projets d’investissement en rapport avec les ODD dans les pays les moins avancés continue de diminuer de façon précipitée », indiquent les experts de la CNUCED. Et d’ajouter : « d’autres facteurs de risque importants, notamment les goulets d’étranglement au niveau de la main-d’œuvre et de la chaîne d’approvisionnement, les prix de l’énergie et les pressions inflationnistes affecteront également les résultats de l’année finale ».
Notons que sur le continent, la croissance des IDE en Afrique du Nord est restée nulle au cours de la période étudiée, tandis qu’elle s’est affichée à 22% dans la région subsaharienne.
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