Le référendum constitutionnel s’est déroulé le 30 juillet sans heurts majeurs en République centrafricaine. Près de 2 millions de Centrafricains, répartis sur 5400 bureaux de vote, étaient appelés aux urnes dans le cadre de ce scrutin controversé marqué par le boycott de l'opposition, ont rapporté les médias locaux. Aucun chiffre n'a encore été fourni par les autorités sur le taux de participation.
La principale disposition du projet de Constitution qui suscite la controverse concerne le mandat présidentiel. Dans la nouvelle Constitution centrafricaine, il n’y a plus de limitation de mandat comme dans l’actuelle.
Le nouveau texte précise que “le Président de la République est élu au suffrage universel direct au scrutin secret, majoritaire à 2 tours, pour un mandat de 7 ans renouvelable”. Au lieu de 2 mandats limités à 5 ans.
Pour l’avocat centrafricain Crépin Mboli-Goumba, président du parti PATRIE et coordonnateur du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), qui rassemble les principaux leaders de l’opposition, opposés au référendum constitutionnel, “cette disposition de la nouvelle Constitution permettrait à Touadéra, élu une première fois en 2016 et réélu en 2020, de briguer un troisième mandat et de s’éterniser au pouvoir”, lit-on dans Oubangui Médias.
D’après le coordonnateur du BRDC, ” le Président Faustin Archange Touadéra régnait déjà depuis six ans sans partage à la tête de son pays, et veut désormais régner sans limite en tentant d’instaurer un pouvoir à vie”, précise, pour sa part, Corbeau news.
De son côté, le Président Touadéra affirme que le projet de nouvelle constitution est un acte majeur dans le processus de refondation de la RCA.
“Le projet de nouvelle Constitution qui tient compte des expériences vécues de la Constitution du 30 mars 2016 apporte des solutions durables, aux insuffisances, aux lacunes et incohérences constatées”, a déclaré Faustin Archange Touadéra.
Dans un communiqué publié par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), le 16 juin dernier, un expert onusien a averti que le référendum constitutionnel en République centrafricaine présente de potentiels risques pour les droits de l’homme.
“L’État centrafricain doit utiliser tous les moyens possibles pour s’assurer que le référendum n’entraîne pas de nouvelles violations des droits de l’homme”, avait déclaré Yao Agbetse, l’expert indépendant des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en République centrafricaine (RCA).
“La nouvelle Constitution doit assurer la consolidation de la gouvernance démocratique en République centrafricaine et servir les intérêts supérieurs de la nation”, avait il ajouté.
Les résultats provisoires du référendum doivent être publiés sous huit jours, et la Cour constitutionnelle proclamera les résultats définitifs le 27 août.
Source : Agence Anadolu
Réagissez à cet article