L’institution souligne que la réalisation d’une croissance économique durable et résiliente à plus long terme dépendra des efforts d’adaptation au changement climatique. En l’absence d’investissements supplémentaires dans ce domaine, les pertes annuelles moyennes de PIB pourraient atteindre 19 %, d'ici 2050.
L’économie béninoise devrait enregistrer une croissance de 6,2% en moyenne par an entre 2024 et 2026, grâce notamment à la hausse des investissements et l’expansion de la Glo-Djigbé Industrial Zone (GDIZ), une zone industrielle située à 45 km de Cotonou et dédiée à la transformation locale de produits agricoles tels que le coton, les noix de cajou, l’ananas, les noix de karité, a estimé la Banque mondiale ce lundi 13 mai 2024.
L’institution a également indiqué dans la 2è édition de son rapport sur les perspectives économiques du Bénin que les efforts d’assainissement budgétaire déployés en 2023 ont permis de ramener le déficit budgétaire à 4,1 % du PIB, soit le niveau le plus bas depuis 2019, et en baisse par rapport aux 5,5 % de 2022. Cela est dû à un accroissement des recettes totales de 0,7 % pour atteindre 15 % du PIB, tandis que les dépenses publiques ont diminué de 0,6 % pour se situer à 19,2 % du PIB. L’assainissement budgétaire devrait se poursuivre à moyen terme, le déficit budgétaire diminuant encore pour atteindre 2,7 % du PIB, d’ici 2026.
Intitulé « S’adapter au changement climatique pour une croissance économique durable et résiliente », le rapport fait cependant remarquer que la fin de la subvention de l’essence au Nigeria en mai 2023, les goulots d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement consécutifs à la fermeture de la frontière avec le Niger et les pressions croissantes de la demande ont entraîné une augmentation de l’inflation à 2,8% en 2023, même si ce taux reste en dessous de la moyenne régionale de 3,7 %.
S’agissant des perspectives à plus long terme de l’économie béninoise, la Banque mondiale note que la réalisation d’une croissance économique durable et résiliente dans les décennies à venir dépendra des efforts d’adaptation au changement climatique.
« En l’absence d’efforts d’adaptation supplémentaires, le changement climatique pourrait entraîner des pertes économiques croissantes, les pertes annuelles moyennes de PIB pouvant atteindre 19 %, d’ici 2050 », a-t-elle souligné, indiquant que des investissements prioritaires dans l’adaptation et la résilience pourraient réduire considérablement la pauvreté et permettre à près d’un demi-million de personnes de dépasser le seuil de pauvreté par rapport à un scénario où aucune mesure politique ne serait prise.
Le rapport recommande dans ce cadre de renforcer les actions dans le secteur agricole, notamment l’adaptation des pratiques agricoles, la restauration des forêts et les investissements dans les ressources en eau.
Il est aussi essentiel de remédier aux vulnérabilités du système de santé, en particulier celles exacerbées par le changement climatique, afin de renforcer la résilience des services de santé et d’éducation et de protéger le capital humain. Le renforcement de la résilience aux inondations urbaines et l’investissement dans des infrastructures de transport et numériques résilientes permettront par ailleurs aux personnes et aux marchés de rester connectés.
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