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#Internet #Afrique
Agence Ecofin
15 novembre 2024 Dernière mise à jour le Vendredi 15 Novembre 2024 à 17:20

Les déficits de couverture Internet varient à travers le continent : 12 % en Afrique de l’Ouest, 9 % en Afrique de l’Est et 34 % en Afrique centrale. Selon l’UIT et le FMI, 430 milliards $ sont nécessaires pour atteindre la connectivité universelle à l’horizon 2030.

Le déficit de couverture Internet en Afrique subsaharienne est passé de 46,3% en 2015 à 13,3% en 2023. C’est ce qu’indique un rapport de l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) publié en octobre 2024. Intitulé « The State of Mobile Internet Connectivity 2024 », le document s’appuie sur une série de données pour analyser les principales tendances depuis 2015 dans le secteur des télécommunications. Dans les différentes sous-régions du continent, les déficits de couverture Internet sont de 12 % en Afrique de l’Ouest, 9 % en Afrique de l’Est et 34% en Afrique centrale. Dans cette dernière sous-région, le document met en avant le cas de la République démocratique du Congo (RDC) où « 46 % de la population n’ont pas de couverture mobile à large bande et 25 % n’ont aucune couverture mobile (y compris 2G) ».

D’après la GSMA, passer de 75 % à 80 % de couverture en RDC nécessiterait « environ 150 nouveaux sites dans le pays. Passer de 90 % à 95 % nécessiterait 5700 nouveaux sites mobiles […] Cela se reflète dans le coût par personne couverte. Lorsqu’on étend la couverture de 75 % à 76 % le coût par personne est juste au-dessus de 7 $ ; ce coût grimpe à plus de 600 $ pour atteindre 95 % de couverture ». Selon l’Union internationale des télécommunications (UIT) et le Fonds monétaire international (FMI), il faudrait investir 430 milliards $ pour atteindre la connectivité universelle à l’horizon 2030. Ces investissements ne sont pas viables pour les opérateurs télécoms puisque 27 des 31 pays présentant des déficits de couverture supérieurs à 10% comptent parmi les pays les moins avancés. Le rapport relève la difficulté d’y investir avec l’augmentation des coûts et le taux d’inflation médian qui a atteint 8,5 % en 2022 et 6,2 % en 2023 (dans les pays à revenu faible et intermédiaire), contrastant avec la croissance annuelle moyenne des revenus mobiles qui a été de 2 % au cours des trois dernières années. Cependant, des options comme les réseaux communautaires ou l’Internet par satellite sont de plus en plus envisagés pour atteindre les zones les plus reculées.

Depuis janvier 2022, le fournisseur américain d’Internet par satellites Starlink connaît une expansion rapide sur le continent. Bien que son déploiement se complique à cause des législations en vigueur, il résout le problème du déficit de couverture dans les pays où il est présent. Par ailleurs, cette option se heurte aux prix du service qui n’est pas accessible à toutes les couches de la population africaine. Pour rappel, l’accès à Internet est indispensable pour soutenir la transformation numérique en cours sur le continent. « L’Internet mobile relie plus de personnes que jamais à des services essentiels tels que les soins de santé, l’éducation, le commerce électronique et les services financiers, et offre des opportunités génératrices de revenus », relève la GSMA.

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