En Côte d’Ivoire, le marché des viandes et abats comestibles est l’un des plus importants de la sous-région ouest-africaine. Alors que le taux de couverture des besoins reste encore inférieur à 50 %, la demande devrait encore augmenter dans les prochaines années.
En Côte d’Ivoire, la consommation de viande et produits dérivés continuera à générer d’importantes opportunités économiques dans 3 ans. Selon les dernières prévisions du Département américain de l’agriculture (USDA) datant de septembre, le marché ivoirien des produits carnés devrait valoir 2,2 milliards $ d’ici 2027 contre 1,5 milliard $ estimé en 2022. Cette croissance sera portée par l’augmentation de la demande liée au changement des habitudes alimentaires dans la population ivoirienne. En effet, comme dans la plupart des pays africains, la première économie de l’UEMOA connait une forte urbanisation et une augmentation des revenus, qui entraînent une diversification des régimes alimentaires.
Les ménages urbains ivoiriens consomment ainsi de plus en plus et en grande quantité de la viande, ainsi que d’autres denrées comme les produits laitiers, les légumes, les fruits et les aliments transformés. D’après l’organisme américain, la consommation de viande par tête devrait notamment passer à 35 kg d’ici 2027 contre 31 kg en 2022. Volaille, bœuf et porc porteront la dynamique L’appétit des consommateurs pour le bœuf, la volaille et le porc devrait encore s’aiguiser d’ici les prochaines années. Le segment de la volaille devrait ainsi valoir 700 millions $ d’ici 2027, soit près du tiers du potentiel prévu pour le marché total des produits carnés, d’ici cette échéance. Ce contexte est susceptible d’offrir des opportunités de consolidation aux acteurs ivoiriens présents sur la chaîne de valeur d’autant plus que le pays continue d’appliquer un prélèvement compensatoire de 1000 FCFA sur chaque kilogramme de volaille importé afin de neutraliser les effets des subventions à l’exportation dans les pays d’origine.
Ceux-ci devraient aussi bénéficier des effets positifs liés au dévoilement du second plan stratégique du gouvernement, qui vise entre autres à porter la production locale à 200 000 tonnes ainsi que la consommation de viande de volaille à 6,2 kg d’ici 2030. À côté de la volaille, le bœuf jouera également un rôle prépondérant dans l’essor du marché. En effet, selon l’USDA, les Ivoiriens s’intéressent de plus en plus à la consommation de viande bovine de qualité, ce qui entretient les achats à l’étranger dans un contexte où la production couvre environ le tiers des besoins contre la quasi-totalité pour la viande de volaille. D’après les données, les importations de bœuf ont atteint 64,5 millions $ en 2023, soit 40 % du total des achats de viandes et produits dérivés réalisés par la nation éburnéenne (165 millions $).
Quant au porc, il s’agit d’une viande qui émerge sur le marché surtout en zone urbaine et péri-urbaine de la capitale Abidjan. Apprécié pour sa saveur et son coût relativement abordable, il est popularisé avec des plats locaux comme le kédjénou de porc ou le porc braisé. D’après les données officielles, la consommation de viande de porc est comprise entre 60 000 et 100 000 tonnes avec un taux d’importation allant jusqu’à 80 %.
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