Le Nigeria prévoit de former 2000 professionnels de santé chaque année alors que le pays le plus peuplé d’Afrique fait face à une grave pénurie de médecins, d’infirmières et de spécialistes en raison de la fuite des cerveaux

Dans le cadre de ses initiatives visant à renforcer son secteur de la santé, le Nigeria prévoit de former 2000 professionnels de santé chaque année. A cet effet, un accord a été signé avec Empower School of Health de Genève pour créer Empower Academy Nigeria. C’est ce qu’a révélé Muhammad Ali Pate, ministre nigérian de la Santé, le 27 avril 2025 via son compte officiel X.

Institut de formation dédié à la fabrication de produits pharmaceutiques, Empower Academy Nigeria, favorisera le transfert de connaissances afin de développer localement des composants et des médicaments innovants. Il permettra également d’améliorer de meilleures pratiques en matière d’ingénierie des procédés, de conformité réglementaire, de contrôle de la qualité et de surveillance de l’environnement.

« Le Nigeria a fait avancer 22 nouveaux projets de fabrication à grande échelle dans le secteur de la santé, financés par 5,5 milliards de dollars de capitaux privés, mais au fur et à mesure que ces nouveaux investissements arrivent dans notre pays, nous nous concentrons davantage sur la formation d’une main-d’œuvre de classe mondiale pour la fabrication de produits pharmaceutiques », a déclaré M. Ali Pate.

Cette initiative intervient alors que le pays le plus peuplé d’Afrique fait face à une grave pénurie de médecins, d’infirmières et de spécialistes en raison de la fuite des cerveaux. Cette situation s’explique par l’insuffisance des infrastructures sanitaires, les faibles salaires et les inégalités dans l’accès aux soins de santé selon les régions.

A cela s’ajoute un manque d’investissement dans les produits pharmaceutiques. Par ailleurs, le pays compte 1,83 professionnel de santé pour 1000 habitants, bien en dessous du minimum recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de 4,45. 

Le Nigeria a mis en place, en septembre 2024, une « politique nationale de migration des professionnels de la santé ». Ce plan vise à retenir les professionnels, à promouvoir des pratiques de recrutement éthiques et à renforcer la formation afin d’améliorer la qualité et la stabilité du secteur. Il prévoit également la formation continue de 120 000 travailleurs pour améliorer la qualité des soins.

Notons que le pays a récemment obtenu 1 milliard d’euros (1,14 milliard de dollars) de la Banque européenne d’investissement (BEI) et 1 milliard de dollars supplémentaire d’Afreximbank afin d’encourager la production locale dans le secteur de la santé.