A contre-courant de la tendance mondiale, les flux d'IDE vers l’Afrique ont connu une forte augmentation durant l’année écoulée. Mais cette hausse découle essentiellement d’un seul méga projet touristique et urbain en Egypte.
L’Egypte est le pays africain qui a attiré le plus de flux d’investissements directs étrangers (IDE) en 2024, selon un rapport publié le jeudi 19 juin par ONU Commerce et Développement (anciennement Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement/CNUCED).
Intitulé « World Investment Report 2025 », le rapport précise que ce pays d’Afrique du Nord a capté 46,57 milliards de dollars d’IDE durant l’année écoulée, grâce notamment au projet de développement de la péninsule de Ras El-Hekma en une destination touristique, un centre financier et une zone franche dotée d’une infrastructure de classe mondiale. Ce méga projet est porté par Abu Dhabi Developmental Holding Company, le fonds souverain de l’émirat d’Abu Dhabi.
Avec 3,98 milliards de dollars d’IDE captés l’an passé, l’Ethiopie occupe la deuxième marche du podium devant la Côte d’Ivoire (3,80 milliards), le Mozambique (3,55 milliards), l’Ouganda (3,30 milliards), la RDC (3,11 milliards), l’Afrique du Sud (2,46 milliards), la Namibie (2,06 milliards), le Sénégal (2,01 milliards). La Guinée, qui a attiré 1,82 milliard de dollars durant l’année écoulée, ferme le Top 10 africain.
(Voir le Top 20 au complet ci-dessous).
Le rapport révèle également que les IDE ont bondi de 75% en Afrique en 2024, pour atteindre un niveau record de 97,03 milliards de dollars, soutenus par les efforts de libéralisation et de facilitation à travers le continent. Cette hausse est en grande partie due au projet de développement urbain de la péninsule de Ras El-Hekma en Egypte. Si l’on exclut ce projet, les IDE en Afrique ont tout de même progressé de 12% pour atteindre environ 62 milliards de dollars, soit 4% des flux mondiaux.
La hausse des IDE a concerné la plupart des sous-régions du continent durant l’année écoulée, même si l’Afrique du Nord tient le haut du pavé avec une augmentation de 277% comparativement à 2023. Outre les performances exceptionnelles de l’Egypte, les IDE ont augmenté de 55% au Maroc à 1,63 milliard de dollars, et de 21% en Tunisie à 936 millions de dollars.
Des hausses à deux chiffres ont été également enregistrées en Afrique australe (+44%), en Afrique centrale (+13%) et en Afrique de l’Est (+12%). Seule la sous-région de l’Afrique de l’Ouest a connu une baisse de 7%.
Le rapport montre que les investisseurs européens détiennent les plus grands stocks globaux d’IDE en Afrique à la fin de l’année 2023, suivis des Etats-Unis et de la Chine.
Les investissements chinois, évalués à 42 milliards de dollars, se diversifient dans des secteurs tels que l’industrie pharmaceutique et l’agroalimentaire. Un tiers des projets liés à l’initiative des Nouvelles routes de la soie (Belt and Road initiative/BRI) se concentrent désormais sur les infrastructures sociales et les énergies renouvelables.
A l’échelle mondiale, les IDE ont reculé de 11% en 2024 à 1530 milliards de dollars, enregistrant ainsi une deuxième année consécutive de baisse qui confirme le ralentissement marqué des flux de capitaux productifs.
Top 20 des pays africains ayant attiré le plus d’IDE en 2024 :
1-Egypte (46,57 milliards de dollars)
2-Ethiopie (3,98 milliards)
3-Côte d’Ivoire (3,80 milliards)
4-Mozambique (3,55 milliards)
5-Ouganda (3,30 milliards)
6-RDC (3,11 milliards)
7-Afrique du Sud (2,46 milliards)
8-Namibie (2,06 milliards)
9-Sénégal (2,01 milliards)
10-Guinée (1,82 milliard
11-Tanzanie (1,71 milliard)
12-Ghana (1,66 milliard)
13-Maroc (1,63 milliard)
14-Mauritanie (1,53 milliard)
15-Kenya (1,50 milliard)
16-Algérie (1,43 milliard)
17-Zambie (1,23 milliard)
18-Nigeria (1,08 milliard)
19-Gabon (1,14 milliard)
20-Tchad (1,01 milliard)
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