Le Cameroun est un pays exportateur de divers produits dont le bois, le cacao ou encore le caoutchouc. Sur le plan mondial, c’est le bois qui fait briller le pays.
La filière bois s’impose une nouvelle fois comme le principal relais des exportations camerounaises en 2024. Selon le dernier rapport sur la compétitivité de l’économie camerounaise publié par le Comité de compétitivité, think tank du ministère de l’Économie, le Cameroun se hisse au rang de premier exportateur mondial de sciages d’Iroko et de Sapelli. C’est la deuxième année consécutive que ces deux essences portent la performance extérieure du pays, confirmant le dynamisme et la compétitivité de la filière sylvicole nationale.
Dans le détail, les exportations de sciages de Sapelli et d’Iroko ont généré au total 122,2 milliards F CFA (environ 217,1 millions USD) de recettes en 2024. La plus grande part revient aux ventes de sciages de Sapelli sur les marchés internationaux, qui ont rapporté 73,9 milliards F CFA en 2024, contre 84,6 milliards F CFA en 2023, soit un recul de 10,7 milliards F CFA en un an. Malgré cette contraction, aucun autre producteur de bois n’a fait mieux que le Cameroun sur ce segment en 2024.
Les exportations d’Iroko scié ont, quant à elles, légèrement progressé au cours de la même période. D’après les données du Comité de compétitivité, elles s’établissent à 48,3 milliards F CFA en 2024, après 47,3 milliards F CFA en 2023. Le rapport évoque un repli de la valeur globale des exportations de cette essence d’environ 1,0 milliard F CFA sur un an.
Dérivés du cacao et du caoutchouc ne font pas pâle figure
Au-delà du bois, le Cameroun occupe également des positions notables sur le marché mondial des dérivés du cacao et du caoutchouc naturel, où il se classe dans le top 10 des exportateurs. En 2024, le pays est ainsi le 8e exportateur mondial de caoutchouc et latex, avec des ventes valorisées à 45,3 milliards F CFA, contre 38,5 milliards F CFA en 2023.
Sur le segment cacao, le Cameroun est le 7e exportateur mondial de pâte de cacao. Les ventes atteignent 180,5 milliards F CFA en 2024, en hausse de 83,3 milliards F CFA par rapport aux 97,2 milliards F CFA enregistrés en 2023. Les expéditions de beurre de cacao vers les marchés internationaux ont, pour leur part, généré 135,1 milliards F CFA en 2024, propulsant le pays au 9e rang mondial des exportateurs de ce produit. La valeur de ces ventes progresse ainsi de 79,6 milliards F CFA sur un an.
Ces évolutions témoignent de la montée en puissance de l’industrie cacaoyère nationale, portée par l’arrivée, ces dernières années, de nouveaux broyeurs de fèves sur le marché local. Elles renforcent la place du cacao et du caoutchouc, aux côtés du bois, parmi les principaux moteurs des recettes d’exportation du pays.
Peu compétitif sur le marché des produits finis
Malgré ces avantages comparatifs sur certains produits primaires ou peu transformés, le Cameroun reste un « nain commercial » à l’échelle mondiale, avec un déficit commercial structurel depuis plusieurs années. Le rapport du Comité de compétitivité souligne ainsi qu’en 2024, « le Cameroun occupe le 116e rang dans le classement des pays exportateurs dans le monde, avec une part de marché évaluée à 0,002 %. En Afrique, le pays est le 19e exportateur avec une proportion de 1,1 % du total des exportations du continent ».
Sur les grands groupes de produits, la performance demeure modeste pour les biens transformés. Le même rapport précise que, « en analysant les performances du Cameroun par grands groupes de produits en 2024, le pays se classe à des rangs mondiaux modestes pour la catégorie des biens transformés. Il occupe la 103e place pour les produits manufacturés de base et la 131e place pour les aliments transformés. Pour les textiles, les produits chimiques, les articles en cuir et les minerais, le Cameroun se situe au-delà de la 70e place mondiale. Ce constat met en lumière un défi structurel pour l’économie camerounaise. En effet, le pays peine à diversifier sa base d’exportation et à monter en gamme pour être compétitif sur les marchés de produits finis et transformés ».
Ce diagnostic met en évidence le contraste entre la bonne tenue des exportations de matières premières (bois, cacao, caoutchouc) et la difficulté persistante à développer une industrie de transformation capable de capter davantage de valeur ajoutée et de renforcer la position du pays sur les chaînes de valeur mondiales.




















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