De 37,5 % en septembre, le taux d’inflation du Ghana a grimpé à 40,4 % en octobre 2022. Une situation qui pousse la Banque centrale à réduire davantage la masse d’argent en circulation, comme elle le fait depuis le début de l’année.
La Banque centrale du Ghana (BoG) a décidé de relever son principal taux directeur de 250 points de base, à 27 %. C’est ce qu’a indiqué le comité de politique monétaire (CPM) de l’institution dans un communiqué publié ce lundi 28 novembre.
Cette décision vise à faire face au niveau de l’inflation, qui a atteint 40,4 % en octobre dernier, contre 37,5% le mois précédent. Cela représente cinq fois le taux cible de 8 % fixé par l’institution.
« L’évolution des prix suggère que la remontée de l’inflation globale en octobre 2022 a été largement alimentée par les pressions sur les prix des denrées alimentaires et, dans une certaine mesure, par les pressions supplémentaires liées à la dépréciation de la monnaie […]L’inflation alimentaire a augmenté de 4,9 points de pourcentage pour atteindre 43,7 % en octobre 2022, contre 38,8 % en septembre, tandis que l’inflation non alimentaire a augmenté de 1,3 point de pourcentage pour atteindre 37,8 %, contre 36,5 % », a indiqué la BoG.
Cette nouvelle décision s’inscrit dans la logique de celles prises ces derniers mois par les autorités pour endiguer le problème de la cherté de la vie, et faire face aux difficultés liées à la dette. Après des mesures d’austérité visant les salaires des membres du gouvernement et leurs dépenses de fonctionnement, les autorités ghanéennes avaient décidé de réduire la liquidité au sein de l’économie en augmentant progressivement le taux directeur de la BoG jusqu’à 24,5 % en octobre. Un objectif qui semble toujours d’actualité, dans un contexte de hausse du coût de la vie et de dépréciation du cedi, la monnaie nationale.
« La baisse significative des réserves, due en partie à la perte d’accès au marché, à d’importantes reprises de portefeuille, à l’augmentation de la facture d’importation de produits pétroliers, à la réaction du marché, à la dégradation des notes souveraines par les agences de notation pour des raisons budgétaires, ainsi qu’à l’augmentation de la demande de devises, a exercé des pressions intenses sur la monnaie locale. Au cours de l’année se terminant le 24 novembre 2022, le cedi s’est déprécié de 54,2 %, 48,9 % et 49,9 % par rapport au dollar américain, à la livre et à l’euro, respectivement », souligne la Banque.
Et d’ajouter : « Par rapport à la même période de l’année dernière, le cedi était beaucoup plus fort, se dépréciant de 2,6 % et 0,2 % par rapport au dollar américain et à la livre, respectivement, et s’appréciant de 6,6 % par rapport à l’euro ».
Notons que l’institution s’attend à un pic de l’inflation au premier trimestre de 2023, mais prévoit qu’elle retombera autour de 25 % à la fin de l’année. Cette prévision est conditionnée par le maintien d’une politique monétaire restrictive et le déploiement d’outils pour contenir l’excès de liquidité dans l’économie.
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