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#Agriculture #SecuriteAlimentaire #Nigeria
Agence Ecofin
11 septembre 2024 Dernière mise à jour le Mercredi 11 Septembre 2024 à 07:00

Au Nigeria, l’accessibilité économique aux produits de base s’est dégradée depuis 2020. Alors que près de 40 % de la population est pauvre, cette situation fait planer le spectre d’une insécurité alimentaire d’ampleur inédite. 

Au Nigeria, environ 31,8 millions de personnes sont actuellement dans une situation d’insécurité alimentaire aiguë. C’est ce qu’a indiqué le 27 août, le ministère du Budget et de la Planification économique dans un communiqué citant une étude menée conjointement par la FAO, l’Alliance mondiale pour l’amélioration de la nutrition et l’agence de développement allemande GIZ.

Selon le rapport qui se base sur des données du Cadre Harmonisé, publiées par le Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), cet effectif est en hausse de plus de 70 % par rapport au niveau estimé par le PAM entre octobre et décembre 2023 (18,6 millions de personnes).

Selon les autorités, la détérioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans le pays est liée à la suppression de la subvention aux carburants qui a entraîné une flambée des coûts de transport et de production des produits alimentaires.

D’un autre côté, la persistance des conflits et de l’insécurité civile nourries par les groupes de bandits, induisent des pertes de surfaces agricoles liées à l’abandon des terres par les populations déplacées notamment dans le Nord-Est. De plus, les conséquences du changement climatique contribuent à la réduction de la disponibilité alimentaire sur les marchés locaux.  

Si dans le pays le plus peuplé d’Afrique, l’inflation alimentaire a reculé d’un mois sur l’autre en juillet pour atteindre 39,53 %, elle reste largement au-dessus de niveau enregistré un an plus tôt (26,98 %), selon les données du Bureau national des statistiques (NBS).  

Face aux impacts de la hausse des prix sur la sécurité alimentaire des ménages, le gouvernement nigérian a annoncé en juillet dernier, la suspension pour 150 jours des taxes à l’importation sur les produits comme le niébé, le maïs, le riz décortiqué et le blé. Plus tôt, il augmentait les salaires des fonctionnaires de 25 à 35 % en avril 2024 et a relancé un programme de transferts sociaux directs visant à soutenir les familles les plus vulnérables.

En attendant que ces différentes mesures portent leurs fruits à court terme, plusieurs observateurs appellent à des réformes structurelles dans le secteur agricole aussi bien en amont qu’en aval. Un rapport de l’Institut international pour le développement durable (IISD) estime ainsi que des dépenses publiques d’environ 5 milliards $ entre 2023 et 2030 pourraient permettre au pays de parvenir à un système alimentaire durable.

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