Dans le cadre d’un contrat de partenariat public privé, l’Etat camerounais a confié à une société coréenne le mandat de mise en œuvre de la Couverture santé universelle. La Sucam (Société santé universelle Cameroun SA), fruit d’une joint-venture entre investisseurs camerounais et coréens va gérer toutes les opérations commerciales et financières afférentes durant 17 ans.
La Société santé universelle Cameroun SA (Sucam) est l’opérateur coréen qui va accompagner l’Etat du Cameroun dans la mise en œuvre de la Couverture santé universelle (CSU). Elle sera accompagnée de trois partenaires camerounais et coréens. Il s’agit de High Tech Telesoft Cameroun SA, GK Engineering et développement (société de droit coréen) et de New Tech Management Malta (dotée d’un capital de 100 millions FCFA). Le contrat de partenariat public privé a été signé le 27 août à Yaoundé, entre le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie et Jacqueline Mekongo Noah, directrice générale de Sucam SA.
Sucam va assurer la mise en œuvre de la CSU pendant 17 ans avant de passer le relais à l’Etat. Elle aura pour mission d’implémenter le système de ce projet majeur social et économique voulu par le chef de l’Etat camerounais, President Paul Biya (c’est-à-dire le Financement, la conception, la construction, l’exploitation et la nomenclature), et la réalisation de toutes les opérations commerciales et financières y afférentes. Elle effectuera également la collecte des contributions sociales du secteur informel, la mise en commun des fonds dédiés à la gestion de la CSU.
Par ailleurs, elle va assurer le conventionnement des formations sanitaires publiques et privées, le contrôle médical et le paiement des factures des prestataires agréés. « Le système que nous allons mettre en place doit répondre à une couverture générale de ce qu’on va attendre de la CSU. La première étape va être l’enrôlement. Ensuite, le système sera interactif avec d’autres systèmes existants par exemple avec le Bureau national de l’Etat civil pour pouvoir avoir des identités », a expliqué Jacqueline Mekongo.
Et la DG de Sucam de poursuivre : « ainsi, ce système devra connecter l’ensemble des formations sanitaires tant publiques que privées qui auront été agréées par le ministère de la Santé. Celles publiques seront évaluées parce qu’elles n’entreront dans le système qu’en fonction du niveau d’un plateau technique adéquat. Celles des partenaires privés devront passer par une vérification et évaluation de leurs capacités à recevoir les usagers et leur rendre les soins de santé et prestations qu’ils sont en droit d’attendre ».
« Moments historiques »
« Nous sommes en train de vivre des moments historiques », s’est fendu le ministre de la Santé publique après cette signature de contrat. Manaouda Malachie a annoncé par ailleurs des actions de communication dans les jours à venir. « Pour les jours qui suivent, les Camerounais pourront être mobilisés. Nous avons reçu les instructions du Premier ministre pour porter l’information, communiquer sur ce contrat pour qu’on sache exactement de quoi il s’agit. Qu’est-ce que le Camerounais est en droit d’attendre en termes de participation ? Parce que vous savez très bien qu’il y aura des cotisations, des adhésions, et une contrepartie de soins qui seront pris en charge par la CSU », a-t-il indiqué.
Pour mémoire, le système de couverture santé universelle est initialement prévu pour être mis en place au Cameroun depuis 2018. Son but est de faire en sorte que tous les individus aient accès aux services de santé sans difficulté financière. Selon les premières évaluations faites par le gouvernement, la CSU coûterait environ 1300 milliards FCFA à l’Etat pour un paquet de soins et services comprenant 185 interventions et 101 sous-interventions.
Source Agence Ecofin
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