Annoncé en 2016, le gazoduc Nigéria-Maroc sera le plus long d’Afrique et devrait desservir le Maroc et l’Espagne. Ce projet peine cependant à se concrétiser face notamment aux difficultés de la production gazière au Nigeria.
D’après un communiqué du cabinet royal du Maroc, le roi Mohammed VI a eu une conversation téléphonique avec le président nigérian Muhammadu Buhari le 31 janvier au cours de laquelle les deux hommes ont fait part de leur engagement pour la réalisation du gazoduc Nigéria-Maroc.
Le projet qui a été lancé en 2016 par les deux dirigeants, consiste à relier les deux pays avec un pipeline de 5 660 km, censé partir de la côte atlantique à Lagos, dans le sud-ouest du Nigeria, pour rallier Tanger, dans le nord du Maroc.
Il transportera du gaz naturel produit au Nigeria en traversant 11 pays d’Afrique de l’Ouest. Une fois dans le royaume chérifien, le gaz sera ensuite acheminé vers les infrastructures existantes pour approvisionner l’Espagne.
Prévu pour coûter entre 20 et 25 milliards de dollars, il s’agit de l’un des projets énergétiques les plus ambitieux d’Afrique. Une étude de faisabilité a été réalisée en 2019 et suggère une réalisation par étapes sur 25 ans.
« Au cours de cet entretien, les deux chefs d’Etat se sont félicités de la dynamique que connaissent les relations bilatérales dans tous les domaines, depuis la visite royale au Nigeria en 2016 et celle du président Buhari dans le Royaume en juin 2018 », a indiqué le communiqué. Pour de nombreux analystes, le projet pourrait soit ne jamais être opérationnel, soit connaitre des difficultés une fois lancé.
En effet, le Nigeria peine déjà à satisfaire la moitié de sa demande interne ainsi que ses engagements régionaux en gaz naturel. Or, tant sur le plan domestique que régional la demande ne cesse de grimper notamment pour la production électrique.
Elle devrait être de plus en plus croissante au cours des prochaines années, vu que le pays travaille à réduire sa dépendance vis-à-vis du pétrole pour se tourner vers des énergies plus propres, dont le gaz naturel.
Quant au Maroc, qui est un producteur marginal de gaz naturel, il envisage de se doter d’une usine de liquéfaction à petite échelle du combustible avant la fin de cette année.
Source Agence Ecofin
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