La facture ghanéenne des achats de carburant et d’électricité est en train de prendre des proportions inquiétantes. Pour le favori au ministère de l’Energie, il urge d’agir rapidement en renégociant les contrats d’achats d’électricité, principaux facteurs de croissance de la dette.
Selon Matthew Opoku Prempeh, le candidat proposé au poste de ministre de l’Energie par le président Akufo-Addo, si aucune mesure concrète n’est prise, la dette due aux fournisseurs de carburant et aux producteurs d’électricité pourrait atteindre 12,5 milliards de dollars, d’ici 2023.
C’est quatre fois plus que les dernières estimations qui remontent à janvier 2019 et qui affichaient 2,7 milliards de dollars. D’après Prempeh, la dette ne cesse de croître parce que le distributeur public d’électricité n’arrive pas à entrer en possession de toutes les recettes liées à l’énergie qu’il vend.
« Nous ne collectons pas assez de recettes pour répondre à nos besoins », a-t-il martelé lors d’une séance de questions-réponses devant les députés de l’Assemblée nationale.
Ni le programme de renégociation de la dette engagé en 2019 ni la vente d’obligations énergétiques en 2017 n’ont permis de régler le problème. Dans les faits, les contrats qui lient les producteurs indépendants et le gouvernement sont régis par la règle du Take-or-pay, qui contraint Accra à acheter leur production ou à payer une pénalité.
Cette obligation coûte 500 millions de dollars à l’Etat chaque année et est la principale cause de la croissance vertigineuse de la dette. Jusqu’ici, seulement trois des douze producteurs présents dans le pays, ont accepté de réduire les tarifs facturés à l’Etat, mais aucun n’a accepté de cesser de facturer au gouvernement l’énergie qu’il ne consomme pas.
Prempeh a annoncé que si sa nomination est validée par le Parlement, il chercherait à renégocier les contrats d’électricité avec les producteurs privés et envisagerait une approche différente pour la privatisation de la compagnie publique de distribution d’électricité.
« Nous allons nous asseoir avec tous les acteurs et leur faire comprendre que si nous ne changeons pas et ne nous mettons pas d’accord sur certains paramètres, nous allons tous nous effondrer. », a-t-il précisé.
Source Agence Ecofin
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