Vous n’avez pas pu assister au virtualearning organisé par Africalink sur le Congo Brazzaville ? Ecomnews Afrique vous propose un résumé en vidéo.
Le réseau d’entrepreneurs AfricaLink, fondé en décembre 2017 sous l’impulsion de la Chambre de commerce et d’Industrie Marseille-Provence a organisé un Virtualearning sur le Congo Brazzaville en partenariat avec la CCI des Côtes d’Armor.
« Africalink est une communauté de PME d’Afrique et d’Europe convaincues que notre avenir est partagé et que la croissance mondiale va dépendre beaucoup de ce qui ce passe en Afrique » explique Yves Delafon, Président d’Africalink.
Le réseau regroupe aujourd’hui 170 entreprises dont 30% du continent africain.
« L’idée est de créer des ponts entre les entrepreneurs, à la fois par des actions comme des virtuelslearning, des rapprochements et partenariats, mais aussi par des projets de création d’un fonds de garantie et d’investissement » précise le président.
Panorama sur l’économie du Congo Brazzaville
Avec 5,2 millions d’habitants pour une superficie de 342 000 km2, la République du Congo est peu peuplée et plus de la moitié de la population est concentrée dans ses deux plus grandes villes : Brazzaville et Pointe-Noire. Le reste du territoire est l’un des moins denses d’Afrique, avec à peine 12,8 habitants au kilomètre carré.
En grande partie recouverte de forêts tropicales, la République du Congo dispose également de vastes étendues de terres arables non cultivées qui représentent environ un tiers de sa superficie. Le pays est en outre l’un des dix plus gros producteurs de pétrole d’Afrique. Il possède aussi d’abondantes ressources minières, pour la plupart encore non exploitées.
Conjoncture économique
L’économie du Congo est toujours vulnérable aux variations des prix des matières premières. L’économie n’a pas parvenu à se maintenir sur la voie de la reprise économique engagée en 2018. La croissance a été de -0,9 % en 2019, contre 1,6 % en 2018. En effet, une dette élevée, qui a provoqué l’accumulation d’arriérés, nuit à la confiance des investisseurs et menace la stabilité de l’ensemble du système financier. Selon le FMI, cette situation, conjuguée au manque de diversification de l’économie et à l’apparition de la pandémie mondiale COVID-19, fera chuter la croissance à -2,3 % en 2020. Grâce à la reprise mondiale post-pandémique, la croissance du PIB devrait passer à 3,4 % en 2021.
L’économie congolaise est encore largement dominée par la production pétrolière, qui représente près des deux tiers du PIB, 90% des exportations et 75% des recettes budgétaires. En 2019, le pays s’est efforcé de réduire sa dette publique à 78,5% de son PIB contre 87,8% du PIB un an plus tôt. Néanmoins, le fardeau de la dette du pays reste non-viable malgré la signature d’un accord de restructuration avec la Chine en 2019.
La République du Congo devra également restructurer sa dette intérieure et ses autres dettes commerciales auprès des commerçants pétroliers, selon la Banque mondiale. Si cette opération réussit, le ratio dette / PIB devrait se stabiliser à moyen terme. Une amélioration de la situation en matière de sécurité associée à un nouvel accord avec le FMI devrait aider l’État à attirer de nouveaux investisseurs, améliorant ainsi la reprise économique. Le pays possède d’importantes réserves d’hydrocarbures, avec environ 1,6 milliard de barils de réserves de pétrole et 90 milliards de mètres cubes de gaz naturel.
De plus, le Congo possède d’abondantes ressources minières. Bien que des progrès aient été accomplis dans la transformation de ses ressources naturelles en croissance économique, le pays n’a pas pleinement réussi à les exploiter pour obtenir des résultats socio-économiques solides. L’inflation devrait rester stable à 2,1 % en 2020, après avoir été estimée à 2,2 % en 2019.
Le taux de pauvreté est alarmant (plus de 43% selon le PNUD). Le pays s’est classé 138e au monde selon l’indice de développement humain 2019. Le taux de chômage au Congo était estimé à environ 10,4% en 2019 (Banque mondiale).
Les principaux secteurs économiques
Au Congo, l’agriculture contribue à 7,1% du PIB et emploie 36% de la population active (Banque mondiale, 2018), dont la plupart pratique l’agriculture de subsistance. Bien que le pays possède beaucoup de terres fertiles, seule une petite partie de ces terres est cultivée (moins de 10%). Le secteur ne répondant pas à la demande intérieure du pays, le Congo dépend fortement des importations alimentaires. Ces dernières représentent environ 80% de la consommation alimentaire intérieure. Les principales cultures sont le manioc, les plantains, les bananes, les arachides et l’huile de palme.
Le secteur industriel représente 52,9% du PIB et emploie 22% de la main-d’œuvre. Les secteurs du pétrole, du bois et des mines sont les principaux moteurs de l’économie. Le secteur pétrolier, en particulier, est la principale source de revenus du pays, bien que le Congo soit très exposé aux fluctuations des prix des matières premières. Ce secteur est dominé par des entreprises étrangères, le géant français Total représentant environ 70% de la production annuelle totale de pétrole du pays.
Le secteur des services représente 40% du PIB du Congo, avec une part similaire dans l’emploi total (42%). Le secteur repose principalement sur les services de soutien au secteur pétrolier. Le tourisme éprouve des difficultés principalement en raison de problèmes de sécurité et d’infrastructures insuffisantes. S’il est extrêmement porteur, le secteur bancaire congolais reste moins dynamique que celui des autres pays de la région.
Le commerce extérieur
La politique commerciale extérieure du Congo favorise un environnement social et économique qui encourage les échanges internationaux; ceux-ci représentaient 154,9% du PIB en 2018 (données de la Banque mondiale). Les droits de douane sont harmonisés par l’Union douanière et économique de l’Afrique centrale (UDEAC) et fluctuent entre 5 et 30%.
Le Congo est également membre de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) et de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Cependant, son intégration est retardée. En 2018, les données de l’OMC ont montré que les exportations et les importations du pays étaient évaluées respectivement à 3,4 et 10 milliards de dollars. Cette même année, les exportations ont représenté 98,9% du PIB (en hausse de 22% sur un an) tandis que les importations ont chuté à 56% du PIB (en hausse de 1,6% sur un an). En 2017, le Congo a exporté des services pour une valeur de 187 millions de USD, tandis que sa facture d’importation de services a atteint 1,90 milliard de USD (OMC).
Le Congo exporte principalement du pétrole brut, du cuivre raffiné, du bois brut et du pétrole raffiné. Ses principaux produits d’importation sont les navires à usage spécial, les structures en acier, les fils isolés, les médicaments et l’huile de palme. Selon Comtrade, les exportations du pays sont principalement expédiées vers la Chine (34,9%), l’Australie, le Gabon et Singapour tandis que ses principaux fournisseurs sont la France (17,2%), la Chine, la Belgique, l’Italie et les États-Unis.
Sources : Banque africaine de développement – Groupe Crédit Agricole
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