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Denys Bédarride
19 mai 2021 Dernière mise à jour le Mercredi 19 Mai 2021 à 09:17

Une trentaine de dirigeants africains et européens se sont réunis ce 18 mai à Paris avec les grandes organisations économiques internationales, pour tenter d’éviter un décrochage financier, économique et social de l’Afrique après la pandémie.

Ce sommet en format hybride (à la fois en présentiel et en visio-conférence) accueillait également le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, et celui de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina.

L’ONU, le FMI, l’OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économiques), l’OMC (Organisation mondiale du commerce), la Banque mondiale et plusieurs banques publiques internationales ont été également conviés. La Chine était représentée par un haut responsable.

Cette rencontre de haut niveau fait suite à la diffusion d’une tribune de 18 dirigeants africains et européens, publiée le 15 avril 2020, en faveur d’une mobilisation de la communauté internationale pour affronter les conséquences de la crise sanitaire et économique causée en Afrique par la pandémie.

Le Président Emmanuel Macron “souhaite que des solutions nouvelles et ambitieuses soient trouvées pour que l’Afrique puisse faire face à ce choc sans précédent, et retrouver la croissance, comme d’autres continents qui ont pu mettre en place des plans de relance massifs”, a indiqué la présidence française.

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«  Le Sommet de Paris pour le financement des économies africaines est celui de l’urgence face à la pandémie. C’est aussi celui de l’ambition. Car l’Afrique a tout pour réussir : sa jeunesse, sa force productive et sa capacité à relever les défis. Nous sommes mobilisés à ses côtés. » a indiqué Emmanuel Macron.

Parmi les pistes qui ont été explorées figurent notamment l’allègement, voire l’annulation de la dette des pays africains les plus pauvres, comme en avait formé le souhait Emmanuel Macron en avril 2020, ou encore un soutien exceptionnel du FMI par le biais des droits de tirage spéciaux.

La dette de l’Afrique a fortement baissé dans les années 90 à la suite de l’initiative du FMI et de la Banque mondiale en faveur des pays pauvres et très endettés (PPTE). Avant de repartir à la hausse: entre 2006 et 2019, elle a été multipliée par trois, de 100 à 309 milliards de dollars. Et la crise du Covid-19 n’a rien arrangé.

Selon le FMI, les pays d’Afrique sub-saharienne pourraient se trouver face à un déficit de financement de 290 milliards de dollars d’ici 2023.

Dès avril 2020, un moratoire sur le service de la dette a été mis en place par le Club de Paris et le G20, qui a permis de différer le paiement de 5,7 milliards de dollars d’intérêts.

Puis, en octobre, le G20 s’était mis d’accord sur un «cadre commun» pour restructurer la dette de certains pays, impliquant les créanciers privés et la Chine, de loin le premier bailleur des pays africains : l’Angola, le Kenya et l’Ethiopie étant ses trois premiers débiteurs.

Le sommet a, aussi, largement examiner la question du financement du secteur privé africain, et aborder de nombreux enjeux d’avenir, comme les financements nécessaires au développement de l’Afrique, ou encore le rôle de l’assistance technique.

Si l’Afrique a été relativement moins affectée que les autres continents sur le plan sanitaire par le Covid-19, elle n’échappe pourtant pas aux conséquences économiques de la pandémie qui risquent d’asphyxier les pays les plus fragiles et les plus endettés.

Les institutions internationales placent ainsi la région en queue de peloton de la reprise mondiale après la récession de 2020, la première pour cette zone en un quart de siècle

Dans ses prévisions publiées mi-avril, le FMI prévoit une progression de l’activité africaine de 3,4 %, seulement contre 6 % pour l’économie mondiale.

La croissance devrait revenir en 2022, mais à un rythme inférieur à celle des pays plus développés, avec un risque de « divergence », selon l’Elysée.

Face à ce constat, l’objectif affiché par le Sommet de Paris est on ne peut plus ambitieux, à savoir mettre en place des moyens financiers capables de relancer l’économie africaine mise à mal par la crise sanitaire et trouver un palliatif au ré-endettement du continent.

Bref, aboutir à un “new deal” pour l’Afrique et son économie comme souhaité par Emmanuel Macron. Un “new deal”, basé notamment sur “des solutions profondément novatrices”.

Source Agence Marocaine de Presse MAP

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