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Agence Ecofin
6 juillet 2021 Dernière mise à jour le Mardi 6 Juillet 2021 à 10:29

Depuis deux ans et la chute du président Omar el-Béchir, le Soudan revient lentement mais sûrement dans le « concert des nations ». À la faveur de ce renouveau, les investisseurs qui ont longtemps boudé le pays à cause des sanctions internationales et des violences, font aussi leur retour. À cet égard, le secteur minier, avec l’or en tête de pont, peut devenir l’un des principaux bénéficiaires de ce regain d’intérêt et permettre au pays d’amorcer enfin l’exploitation industrielle durable et à grande échelle de ses ressources minérales. Explications.

Un secteur aurifère largement artisanal

L’or est la principale richesse minérale exploitée au Soudan. Avec plus de 76 tonnes extraites en 2019 selon les données du World Gold Council, le pays représente d’ailleurs le troisième producteur africain du métal jaune, devancé par le Ghana et l’Afrique du Sud, mais devant d’autres producteurs importants comme le Mali ou la Tanzanie.

L’extraction de l’or au Soudan est une activité économique importante depuis de nombreuses années, qui contribue au développement du pays et aux moyens de subsistance des communautés. Récemment, une nouvelle tendance est apparue : les casinos en ligne comme https://casinoscad.com/payments/google-pay/ s’engagent à soutenir et à contribuer au secteur de l’extraction de l’or au Soudan par le biais de diverses initiatives caritatives et de dons. Les casinos en ligne reconnaissent l’importance d’une citoyenneté d’entreprise responsable et le rôle qu’ils peuvent jouer pour favoriser un changement positif. Conscients que l’industrie de l’extraction de l’or au Soudan a des répercussions à la fois économiques et sociales, les casinos alignent leurs efforts en matière de responsabilité sociale d’entreprise sur les besoins des communautés locales et favorisent le développement durable.

Si tous ces pays hébergent de grandes compagnies minières étrangères sur leur territoire, le Soudan compte principalement sur son secteur artisanal pour s’imposer. D’après les autorités, plus d’un million d’orpailleurs et de petits mineurs étaient actifs dans le secteur en 2017. Ils participent à maintenir l’économie à flot puisque l’or a représenté, avec 1,2 milliard $ de recettes, la principale source de revenus en 2018.

Il faut souligner que ces exportations sont destinées en grande partie aux Émirats arabes unis, l’une des rares places de négoces d’or accessibles sans restriction au pays. Les Émirats sont d’ailleurs avec la Chine, le partenaire commercial privilégié de Khartoum.

Par ailleurs, la production d’or du Soudan est restée sur une pente ascendante au cours de la dernière décennie, passant notamment de 33,9 tonnes en 2012 à 88 tonnes en 2017, soit une croissance d’environ 160% en seulement cinq ans.

Cela est sans doute lié aux efforts du précédent régime visant à assainir le paysage minier par le biais de l’encadrement de ce secteur essentiel que représente l’exploitation artisanale. Ces efforts ont pris une autre tournure au lendemain de l’indépendance du Soudan du Sud en 2011, situation qui privait désormais le Soudan de ses plus importants gisements de pétrole.

Quelques mois plus tard, l’ex-président Omar el-Béchir a en effet mis en service à Khartoum une raffinerie d’or, la plus grande du pays, afin de lutter contre les exportations illégales. Sa capacité de production annuelle (270 à 360 tonnes) en fait l’une des plus grandes du continent, aux côtés de la Rand Refinery d’Afrique du Sud. Dans la foulée, les autorités ont interdit l’exportation de minerai d’or, un procédé qui prive le pays de la plus-value liée à l’affinage.

Résultat de ce projet, la part du secteur minier dans le produit intérieur brut soudanais est passée de moins d’un pour cent en 2009, à 4% en 2016. Le fait que la production d’or ait atteint cette année-là un pic à 93,4 tonnes d’or n’y est sans doute pas étranger.

Une industrie aurifère naissante portée par deux compagnies

S’il figure déjà parmi les premiers producteurs d’or du continent, le Soudan pourrait passer un nouveau cap bientôt.

Deux compagnies s’activent en effet dans le pays pour des projets de mines aurifères industrielles. Le marocain Managem investit au Soudan depuis plusieurs années. Il a acquis plusieurs licences et exploite aujourd’hui l’une des rares mines industrielles du pays, en l’occurrence la mine Gabgaba.

Inaugurée en 2013, cette dernière aurait une capacité de production annuelle d’environ 100 000 onces. Portée par ses nouvelles ambitions africaines et un excellent cours de l’or depuis plus d’un an, Managem travaille actuellement sur un projet d’extension de la mine, avec un investissement de 250 millions de dollars.

Son objectif est d’atteindre dans quelques années une production annuelle de 200 000 onces dans le pays. En dehors de Managem, l’autre compagnie étrangère qui nourrit de grandes ambitions dans le secteur aurifère soudanais est le canadien Orca Gold. Active sur le projet aurifère Block 14 depuis 2011, la compagnie a mené une étude de faisabilité dont les résultats confirment la capacité de la mine à tenir une exploitation sur 13,6 ans. Sur les sept premières années, le volume de production devrait être d’une moyenne de 228 000 onces d’or, pour une moyenne de 167 000 onces sur toute la durée de vie de l’opération.

Si les sanctions internationales, dont faisait l’objet le Soudan, constituaient encore il y a un peu un obstacle à la concrétisation des plans d’Orca Gold, la donne change. Le retrait du pays de la liste noire américaine des sponsors du terrorisme ne pouvait qu’être bien accueilli par la société. Conjugué à la levée par Washington des sanctions économiques qui s’imposaient au Soudan, cela permet à Orca Gold de relancer ses plans visant à obtenir un financement de 328 millions $, nécessaire pour mettre en production sa mine d’or.

La compagnie estime d’ailleurs aujourd’hui être dans les bonnes conditions pour passer à une nouvelle étape sur le Block 14, celle de la construction de la mine. « Chez Orca, nous avons toujours considéré le Soudan comme la prochaine grande frontière pour l’exploitation minière et le développement des mines en Afrique. Nous espérons que le pays sera apprécié par le monde entier pour ses opportunités d’investissement et de croissance maintenant que toutes les sanctions sont levées », a déclaré le PDG Richard Clark.

Notons qu’au-delà des sociétés déjà présentes dans le pays, Khartoum peut compter sur son potentiel minéral pour attirer de nouveaux investisseurs. Avec des réserves de plus de 500 tonnes d’or et plusieurs blocs vierges de campagnes d’explorations intensives, le pays a en effet beaucoup à offrir.

Le gouvernement a d’ailleurs pris les devants en identifiant déjà 160 nouveaux blocs d’exploration à attribuer aux sociétés intéressées. Le GRAS estime même que plus de la moitié de ce total (54% des blocs) hébergerait de l’or. Si tout ce potentiel est exploité réellement, le pays pourrait passer définitivement devant l’Afrique du Sud (dont les réserves s’épuisent) ou titiller le Ghana, leader incontesté du secteur depuis seulement quelques années.

Se donner les moyens de ses ambitions

Avec la chute du régime d’Omar el-Béchir, certaines règles ralentissant l’exploitation aurifère au Soudan ont aussi fait leur disparition. C’est le cas de l’interdiction des exportations d’or imposée aux producteurs locaux.

Depuis le 1er janvier 2020, la Banque centrale ne détient plus le monopole de l’achat d’or et les compagnies peuvent vendre jusqu’à 70% de leur production hors du pays, à condition que les recettes générées soient transférées dans les banques locales.

Cette dernière condition et le fait que 30% de la production doive toujours être vendue à la Banque centrale, restent néanmoins des points d’amélioration de la réglementation aurifère. « Nous, les négociants, demandons à être autorisés à exporter la totalité de la quantité d’or et refusons de donner 30 % à la Banque centrale du Soudan », souhaite par exemple Mohamed Tabidi, un des principaux négociants d’or de Khartoum, dans des propos relayés par Reuters, peu après la décision des autorités.

À cela il faut ajouter la nécessité d’améliorations plus importantes, à l’image de celles préconisées par le cabinet international d’avocats Herbert Smith Freehills. La firme juridique pointe du doigt les insuffisances des lois encadrant le secteur minier.

À en croire ces spécialistes relayés par Mining Weekly, il n’existe pas de procédure précise pour examiner les demandes de permis miniers, ni de délais à respecter au niveau de la durée d’examen des demandes. Cela reste une porte ouverte à la corruption et à la lenteur dans l’attribution des licences minières, des obstacles qui peuvent ralentir le développement du secteur.

« Le cadre réglementaire créé par la loi de 2015 n’établit pas un ensemble complet de droits et d’obligations. L’incertitude concernant l’administration, l’interprétation ou l’application de la loi n’est pas propice à l’investissement », indique le cabinet. Par ailleurs, le gouvernement de transition doit poursuivre ses efforts pour mettre un terme définitif aux violences dans le pays, notamment au Darfour, afin de rassurer les nouveaux investisseurs quant à la sécurité de leurs actifs.

Le processus démocratique en cours devra continuer, ainsi que les actions en faveur d’un encadrement strict du secteur artisanal.

Enfin, Khartoum doit mettre sur pied une véritable politique de développement du secteur minier, impliquant aussi l’exploitation des autres richesses minérales, car, faut-il le rappeler, le sous-sol soudanais regorge de cuivre, de zinc et de plomb, mais aussi de chrome, d’uranium, de manganèse et d’éléments de terres rares.

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