Le Nigeria a commencé l’année 2021 avec une position extérieure négative. Malgré une amélioration au deuxième trimestre, les implications de son déficit sur le commerce des biens se font déjà sentir de diverses catégories des agents économiques.
Le Nigeria a connu une perte nette de 5800 milliards de nairas (14,1 milliards $), dans son commerce avec ses partenaires étrangers au cours du premier semestre 2021, apprend-on de récentes données publiées par l’institution du pays en charge des statistiques.
Cette contreperformance représente une hausse de 158% par rapport à celle de la même période en 2020. « Cette situation a été principalement alimentée par l’impact de la dévaluation de 23,9 % du naira sur les importations, et la faible capacité locale à combler la demande intérieure », a expliqué la firme nigériane Afrinvest, dans une note de recherche. Sur les 12 derniers mois à partir du 1er juillet 2020, cela fait un déficit cumulé de 13 100 milliards de nairas, soit environ 31,4 milliards $ à la valeur actuelle.
Ce déficit vient s’ajouter à une dette extérieure qui au 31 mars 2021, était de 32,8 milliards $. Dans ce contexte, le passif extérieur du Nigeria a représenté 1,8 fois ses réserves de change qui sont récemment passées à seulement 34,1 milliards $.
Les implications de ce déséquilibre sur les termes de l’échange se font déjà sentir au Nigeria. Sur les marchés parallèles de change, la valeur du naira s’est de nouveau dépréciée. La Banque centrale a dû prendre des mesures pour stabiliser au mieux le niveau des réserves.
Parce que de nombreux produits alimentaires de base sont encore importés, la hausse des prix dans ce domaine a atteint des niveaux historiques, entraînant une chaîne d’inflation sur l’ensemble de l’économie.
La pression sur le naira est un risque pour des sociétés qui ont une dette libellée en devises, mais dont les principales activités se déroulent sur le marché local nigérian. Le risque existe sur de grands groupes industriels comme Dangote, mais aussi pour des banques qui ont emprunté en devises pour satisfaire aux demandes de leur clientèle. La dernière implication est celle de l’attractivité pour les investissements en capitaux étrangers. Ils sont en baisse, selon des statistiques du deuxième trimestre 2021.
Les investisseurs expriment ainsi leurs craintes sur les risques de variation de change. Pour le moment, la situation ne se détériore pas. Le déficit sur le commerce des biens était de 1870 milliards de nairas au deuxième trimestre s’achevant fin juin 2021. Il est en baisse par rapport à celui des trois premiers mois de cette année (3900 milliards de nairas).
Aussi, au premier semestre, le déficit est en baisse par rapport à celui du semestre précédent (juillet à décembre 2020), qui était de 7375 milliards de nairas.
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