La Guinée équatoriale a sollicité l’aide financière du FMI pour faire face aux conséquences de la covid-19. Au regard des données macroéconomiques du riche pays pétrolier d’Afrique centrale, la pertinence de cet appui reste à démontrer.
Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé la requête de la Guinée équatoriale de recevoir un appui de 67,4 millions $ (37,4 milliards FCFA). « Ce décaissement contribuera à répondre aux besoins urgents en matière de budget et de balance des paiements découlant de la pandémie de covid-19 et des explosions de mars à Bata », a expliqué l’institution de Bretton Woods dans un communiqué.
La ressource devrait aussi permettre de catalyser des ressources extérieures supplémentaires et de renforcer les réserves régionales de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). L’appui sera mené à travers l’instrument de financement rapide, un mécanisme permettant aux pays membres qui connaissent des besoins urgents de financement de la balance des paiements de recevoir un concours financier rapide avec un faible niveau d’accès, sans qu’il soit nécessaire de disposer d’un programme à part entière.
Les cas de covid-19 ont effectivement augmenté en Guinée équatoriale. Selon des statistiques officielles sur la pandémie, le nombre de cas détectés depuis le début des décomptes a atteint les 10 792 pour 136 décès. Mais la crise sanitaire ne justifie pas à elle seule l’intervention du FMI. Le pays s’engage dans le cadre d’un programme régional en zone CEMAC qui invite les Etats à discuter avec l’institution basée à Washington pour sécuriser des programmes. Les données de l’économie globale du pays ne semblent pourtant pas si détériorées.
Depuis 2019, le niveau des dépenses publiques est aligné à celui des recettes. En 2021, pour des recettes budgétaires en hausse de 35,2%, les dépenses ne devraient progresser que de 26,3%. En 2022, il est prévu que les recettes baissent de 9,9%. Les dépenses seront aussi en recul de 8,8%. Sur d’autres paramètres, le pays a certes un faible niveau de réserves de change auprès de la Banque centrale (BEAC), mais sa situation extérieure reste plus confortable que celle des pays de la même envergure.
Le produit intérieur brut par habitant devrait passer de 3,9 millions FCFA par habitant à un peu plus de 5 millions FCFA par habitant. Aussi, le pays peut bénéficier de la consolidation des réserves de change au niveau de la CEMAC. Ces dernières après cinq années de tension pourraient atteindre les 11,2 milliards $ (4,1 mois d’importations), selon le FMI.
La Guinée équatoriale et le Congo sont les deux pays qui tardent à signer un programme avec le FMI. Ils présentent des caractéristiques semblables. Des dirigeants qui sont sans partage depuis très longtemps au pouvoir, un accès à des revenus extérieurs considérables grâce aux ressources du pétrole et des hydrocarbures.
Ils ont par ailleurs engagé de nombreux projets de construction d’infrastructures, dont les retombées pour les économies et surtout les exportations n’ont pas toujours été démontrées.
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