Bien que plusieurs pays d’Afrique de l’Est et de l’Ouest soient sous le coup de sanctions, les USA ont annoncé leur intention de renforcer les relations avec l’Afrique. La visite d’Antony Blinken devrait permettre d’aborder des sujets d’intérêts politiques, mais aussi économiques.
Le secrétaire d’Etat américain, Antony J. Blinken, entamera une visite de six jours sur le continent africain à partir du lundi 15 novembre. Antony Blinken qui est attendu au Kenya, au Nigeria et au Sénégal abordera, avec les dirigeants africains, plusieurs sujets considérés comme « des priorités mondiales communes ».
Il sera question entre autres de la pandémie de covid-19 et de son impact sur l’économie mondiale, du changement climatique, de politique et de sécurité. La question de l’Ethiopie, de la Somalie et du Soudan qui connaissent des troubles sera au centre des discussions avec les autorités kényanes, lit-on dans le communiqué. Il sera aussi question des élections à venir au Kenya que les Etats-Unis veulent « pacifiques et inclusives ».
Au Nigeria, le secrétaire d’Etat américain entend renforcer la coopération entre son pays et la première économie ouest-africaine en matière de « sécurité sanitaire mondiale », de « d’accès à l’énergie », de « croissance économique » et de soutien à la démocratie. Les Américains souhaitent enfin, revitaliser leur partenariat avec Dakar qui assurera la « prochaine présidence de l’Union africaine ».
Cette tournée du chef de la diplomatie américaine en Afrique de l’Est et de l’Ouest intervient peu de temps après que les Etats-Unis ont manifesté leur intention de suspendre certains pays de ces régions de la liste des bénéficiaires de l’Africa Growth and Opportunity Act (AGOA).
La première puissance mondiale avait marqué sa désapprobation quant à la gestion des crises en Ethiopie, en Guinée et au Mali. La Guinée et le Mali n’auront pas vraiment grand-chose à perdre après leur retrait de cette liste.
Depuis 2016, la Guinée exporte en moyenne, moins de 10 millions de dollars de ses produits vers les USA. Pour le Mali, c’est une moyenne d’environ 5 millions USD, depuis la même année. Concernant l’Ethiopie par contre, le manque à gagner se chiffre en centaines de millions de dollars.
Depuis l’adoption de l’AGOA, le pays du Negus a multiplié ses exportations vers les Etats-Unis par plus de dix. De 28 millions USD d’exportations en 2000, l’Ethiopie a atteint près de 300 millions USD en 2020. Le pays pourra saisir l’occasion de cette visite américaine dans la région pour plaider sa cause. En outre, l’AGOA ne donne pas forcément satisfaction, car selon le Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS), sur 39 pays bénéficiaires, seuls 18 profitent pleinement de cette loi américaine pour la croissance et les opportunités de développement en Afrique.
Le Kenya, dont le président, Uhuru Kenyatta, fut le premier chef d’Etat africain à être reçu par Joe Biden est le point de départ de cette tournée africaine, comme pour acter les propos du président américain qui avait annoncé vouloir « renforcer les liens avec le Kenya et les pays d’Afrique de manière générale ».
Les relations entre le continent et les USA qui devenaient problématiques sous l’ère Trump semblent se rétablir, depuis l’arrivée de Jo Biden.
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