Depuis le choc pétrolier de 2014, l’apparition de la pandémie du coronavirus et les pressions qui s’accentuent sur l’industrie pétrolière pour des actions climatiques, le marché pétrolier peine à retrouver des niveaux d’investissement qui favorisent le renouvellement des réserves de brut.
Les réserves de pétrole brut détenues par 17 pays africains ont chuté de près de 500 millions de barils en 2021, notamment en raison du sous-investissement qui prévaut actuellement dans le secteur. C’est ce que vient de montrer une analyse de Statista, un portail en ligne qui fournit des données sur les économies, les secteurs industriels et les marchés dans plus de 50 pays.
Ainsi, les réserves sont passées de 125,8 milliards de barils l’année dernière à 125,3 milliards de barils cette année. Cette analyse rejoint les statistiques publiées le mois dernier par l’organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) qui notait globalement le recul des réserves prouvées de brut dans de nombreux pays sur le continent. Selon le document de l’OPEP, les réserves de pétrole brut du Nigeria ont chuté à 36,91 milliards de barils en 2020, contre 37,4 milliards de barils en 2016.
La Libye, qui détient les réserves les plus importantes du continent, l’Algérie, le Soudan, l’Egypte, le Gabon, le Congo entre autres ont tous été affectés par la faiblesse des investissements dans le secteur. L’année dernière, le Cabinet norvégien d’analyses des données sur le secteur, Rystad Energy, a indiqué que les investissements devraient reculer de 30 % à cause de la Covid-19 et à moyen terme, chuter davantage avec le recours de plus en plus prononcé aux énergies propres.
Ces pays font également face au phénomène des « stranded assets » ou « actifs dépréciés », qui implique que les réserves perdent davantage leur valeur et leur importance à mesure que la marche vers la transition énergétique se poursuit.
D’après le Dr Oluwaseun Oguntuase, du Centre d’études environnementales de l’Université de Lagos, « la grande majorité des réserves mondiales de combustibles fossiles (entre 60 et 80 %) pourraient ne pas être transformée si la dynamique enclenchée pour la transition énergétique se poursuit, et si l’humanité veut éviter des changements climatiques catastrophiques ».
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