La covid-19 a accru les besoins de financement des pays dont l’économie est vulnérable. L’initiative de suspension du service de la dette est un outil visant à apporter une solution à ce défi. Ainsi, le Burkina Faso vient d’obtenir un nouveau sursis temporaire sur une partie de sa dette.
Le Burkina Faso et la France ont signé un amendement relatif à l’Initiative de suspension du service de la dette (ISSD), correspondant au report d’une dette de 5,9 millions d’euros, soit 3,8 milliards FCFA, le jeudi 4 novembre. L’information a été rendue publique par le ministère burkinabé de l’Economie, des Finances et du Développement.
Ce report de la dette s’inscrit dans le cadre d’un sursis temporaire du service de la dette accordé aux pays économiquement vulnérables, « à savoir les pays éligibles aux financements concessionnels du Groupe de la Banque mondiale ». Un mécanisme décidé par le Club de Paris et les pays du G20 le 15 avril 2020, à la faveur de la crise sanitaire et de son impact sur l’économie mondiale.
Cet amendement qui vient d’être paraphé est le second « amendement au Protocole d’accord »après celui du 5 février 2021. Il a été agréé le 17 septembre dernier. Le pays des hommes intègres a donc bénéficié d’un premier report d’un montant de 5,8 millions d’euros et de deux extensions de l’ISSD de 5,9 millions d’euros chacune.
En tout, le Burkina Faso a profité de plus de 17 millions d’euros de suspension d’échéances de dette due à la France depuis la mise en place de l’ISSD en mai 2020. Selon les estimations de la Banque mondiale, ses retombées devraient augmenter le « potentiel d’économie » du pays de 0,2% de son PIB, d’ici décembre 2021.
Pour rappel, l’ISSD a été mise en place à la suite d’ une requête des ministres africains des Finances appuyée par la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI). Cette initiative permet aux pays bénéficiaires d’engager plus de ressources financières dans « la lutte contre l’impact de la pandémie et l’augmentation des dépenses sociales ».
Cependant, de nombreux experts la jugent insuffisante par rapport aux besoins réels des pays africains. De plus, l’extension de cette initiative aux créanciers privés est toujours en débat ; ces derniers s’étant montrés peu enclins à prendre part à ce projet, malgré l’urgence.
Selon la Banque africaine de développement (BAD), une bonne gestion de la pandémie et le redémarrage de l’économie mondiale devraient impacter favorablement l’économie burkinabè. L’institution bancaire prévoit une augmentation du PIB de 5,1% cette année, et de 5,2% l’année prochaine.
Notons que d’après un rapport du Trésor français sur l’encours de créances de la France sur les Etats étrangers au 31 décembre 2019, Ouagadougou doit au total 202,2 millions € à Paris.
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