Ces dernières années, les énergies renouvelables sont extrêmement promues par les investisseurs et les pays partenaires de l’Afrique. Tous les investissements s’orientent vers le renouvelable au risque d’oublier les énergies fossiles dont dépendent beaucoup de pays du continent.
Les dirigeants africains rappellent que la nécessité de passer des combustibles fossiles à des systèmes énergétiques durables doit être contrebalancée par les réalités et les besoins de développement du continent et ne doit pas exclure « l’exploitation durable » des ressources pétrolières et gazières, dont le continent dispose en abondance.
Lors d’une session à la conférence annuelle sur l’énergie, CERAWeek 2022, qui s’est tenue à Houston en mars, le ministre d’Etat de l’Energie et du Développement minier de l’Ouganda, Sidronius Okaasai Opolot, a déclaré : « Nous pensons que l’Afrique a besoin d’un traitement spécial grâce à la fourniture de financements, de technologies et de renforcement des capacités visant à l’exploitation durable de ses ressources énergétiques, y compris les combustibles fossiles, tout en s’efforçant de minimiser les émissions ».
Le ministre a appelé aux investissements étrangers pour aider à approfondir le secteur de l’énergie en Afrique qui, selon lui, est un continent dont le potentiel reste encore très sous-exploité. Ces investissements ne doivent pas seulement concerner les énergies renouvelables, mais aussi les énergies fossiles qui abondent sur le continent.
Il a ajouté que son pays, l’Ouganda, par exemple, « possède d’abondantes ressources naturelles telles que l’hydroélectricité, la géothermie, les ressources pétrolières, l’énergie éolienne et solaire, entre autres, mais seule une petite fraction de ce potentiel a été développée ».
La délégation ougandaise a exploré les défis auxquels est confronté le secteur de l’énergie en Afrique subsaharienne, superposés aux pressions et opportunités associées à la transition énergétique mondiale. Il en est sorti que « les choix sont compliqués dans les investissements et les compromis pour les priorités entre la production à partir de combustibles fossiles, l’hydroélectricité à grande échelle et d’autres énergies renouvelables ».
En fin 2019, l’Afrique possédait plus de 7% des réserves prouvées de pétrole, malgré la diminution des investissements pour l’exploration, selon BP, et 7,5% des réserves prouvées de gaz naturel. Le continent est aussi très riche en charbon. Il est ainsi très difficile de suspendre brusquement tous les projets liés aux énergies fossiles pour se focaliser uniquement sur les énergies renouvelables qui demandent plus d’installations, donc plus de financement.
Au début de cette semaine, Riozim, une société zimbabwéenne, a annoncé rechercher un nouveau financement pour son projet d’exploitation de charbon après le désistement des bailleurs chinois, preuve que le pays, qui dispose de la deuxième plus grande réserve de charbon dans le continent, n’est pas prêt à s’en passer.
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