Avec une économie affectée par la Covid, la Centrafrique doit composer avec la suspension de l’aide de plusieurs de ses bailleurs de fonds. D’après le FMI, les conditions économiques resteront difficiles en 2023 alors que les prix internationaux continuent de grimper.
En République centrafricaine, les perspectives économiques se sont dégradées, en raison de la crise de Covid-19 et de la hausse des prix internationaux, qui a entraîné une accélération de l’inflation. C’est ce qui ressort d’un rapport publié par le Fonds monétaire international (FMI) sur le pays, le 26 janvier dernier.
Selon l’institution, l’année 2022 qui devait marquer la reprise économique post-Covid de la RCA a été ébranlée par la pénurie des carburants et l’envolée des prix des denrées alimentaires, à la suite de la guerre en Ukraine qui a entraîné une « inflation record à deux chiffres, la plus élevée dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) ».
Cette situation a entraîné une révision à la baisse des perspectives de croissance, compte tenu de la hausse généralisée des coûts de production et d’importation et du recul de la demande intérieure, causé par le ralentissement des dépenses publiques.
Ces estimations interviennent alors que la suspension des appuis budgétaires envers Bangui a réduit les marges de manœuvre de l’Etat dans un contexte de hausse de l’insécurité alimentaire aiguë. D’après le Programme alimentaire mondial (PAM), celle-ci devrait atteindre un taux de 49% cette année contre 44% en 2022, soit l’un des taux les plus élevés au monde.
En mai dernier, les autorités avaient annoncé des coupes budgétaires pour atténuer la situation jugée « très préoccupante » de la trésorerie, à la suite du non-décaissement de certains appuis budgétaires extérieurs. La Banque mondiale, le FMI et plusieurs autres partenaires étrangers avaient conditionné leurs aides par plus de transparence de la part du gouvernement centrafricain autour des dépenses, dans le secteur de la sécurité notamment.
Malgré ces conditions économiques difficiles, le Fonds souligne que les efforts consentis par les autorités centrafricaines ont eu des effets positifs. Ainsi, « la prudence des autorités dans l’exécution des dépenses courantes et la sous-exécution du budget d’investissement ont permis de compenser en partie la contreperformance des recettes publiques et de contenir la hausse du déficit public ».
Pour 2023, le Fonds appelle les autorités à approfondir le dialogue avec la communauté internationale sur le financement concessionnel afin de combler les besoins de financement extérieur et d’assurer la soutenabilité de la dette publique, tout en poursuivant les réformes visant à renforcer la gestion et la transparence des finances publiques et à améliorer la gouvernance.
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