Selon le Burkina Faso, une plus grande priorité devrait être accordée aux défis sécuritaires qui pèsent sur toute initiative de développement. Un aspect que reconnait la CEA, qui explique cependant que les deux objectifs devraient aller de pair pour plus d’efficacité.
Lors d’échanges à Addis Abeba (Éthiopie) en préparation de la 55ème conférence des ministres africains en charge des finances, de la planification et du développement, le représentant du Burkina Faso a exprimé son opinion sur la mise en œuvre des engagements pour le développement des pays sans littoral. Il a plaidé pour que la priorité soit accordée à une plus grande solidarité en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme.
« Nous avons revu nos priorités sur tous les autres défis de développement pour adresser celui en rapport à la sécurité, qui est une requête constante de nos populations. Peut-on envisager le commerce, le fonctionnement des écoles et des hôpitaux dans un contexte où subsistent des risques d’attaques terroristes ? Pour nous, la priorité est de ce côté, et cela vaut également pour d’autres pays comme le Mali, la Guinée, ceux du Lac Tchad, ou encore ceux des Grands Lacs. Nous sollicitons une plus grande solidarité de la communauté internationale sur cet aspect », a-t-il déclaré.
Cette intervention du Burkina était la deuxième dans le cadre de cet événement, une première ayant souligné que les objectifs d’intégration économique et géographique n’étaient pas facilement atteignables tant que d’autres devraient faire face à des défis sécuritaires. Le Burkina Faso est un pays particulièrement important dans l’intégration commerciale en Afrique de l’Ouest, avec ses deux corridors reliant sa capitale Ouagadougou à Abidjan (Côte d’Ivoire) et Lomé (Togo).
Toutefois, il est sous le coup de sanctions de la part de l’Union Africaine et de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), tout comme deux autres pays à corridors importants, le Mali et la Guinée.
En réponse aux observations émises, la CEA a déclaré que les points soulevés sur la sécurité étaient importants, mais que les deux composantes devraient aller de pair, car certains défis sécuritaires sont exacerbés par l’absence de développement.
Hana Morsy, l’une des vice-secrétaires exécutives de la CEA, a souligné que la problématique soulevée par le Burkina était prise en compte comme un objectif spécifique de droit humanitaire, sans entraver les objectifs de développement. La commission a également souligné que bien que 2022 a été une année difficile en raison de la pandémie et de la guerre en Ukraine, les pays sans littoral et les pays de transit d’Afrique ont fait des efforts considérables pour mettre en œuvre le Programme d’action de Vienne visant à leur développement.
Un grand nombre des objectifs fixés par ledit programme n’ont néanmoins pas encore été atteints, principalement en raison du manque de ressources financières et humaines et du déficit de financement. Au-delà du Burkina Faso, d’autres pays ont fait part de leurs remarques sur ces conclusions, avec une attention portée sur la difficile lutte contre les produits de contrefaçon, les enjeux sécuritaires ou des questions complexes comme celle toujours au centre des négociations entre l’Égypte et l’Éthiopie sur le barrage de Grand Renaissance.
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