Dans l'actualité santé de l’Afrique, la Côte d'Ivoire célèbre le 50e anniversaire de l'Institut Pasteur, tandis que la Tanzanie espère la fin de l'épidémie de la maladie de Marburg. En Afrique du Sud, trois nouveaux cas de rage ont été signalés, tandis que la République démocratique du Congo déplore la mort de 500 enfants de moins de 5 ans en 2022 en raison de la malaria dans la province de Kasai. Le Nigeria est quant à lui confronté à une épidémie de diphtérie qui s'étend dans plusieurs régions du pays. Enfin, en Ouganda, la piste Ebola a été écartée dans le décès mystérieux d'un homme dans le district de Jinja.
Côte d’Ivoire : bilan de 50 ans d’activité de l’Institut Pasteur
En Afrique de l’Ouest, l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire (IPCI) a célébré son cinquantenaire le mardi 02 mai dernier. Ce fut notamment l’occasion pour la directrice de l’institut, Pr Mireille Dosso, de présenter les acquis majeurs et les perspectives de sa structure, comme l’a rapporté le gouvernement.
Ainsi, depuis sa création en 1972, l’IPCI, sous la tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, est devenu un acteur majeur dans la surveillance épidémiologique en Côte d’Ivoire et dans la région. Il a hébergé plusieurs plateformes technologiques de biologie et de génétique moléculaire, ainsi que la bio-banque régionale des pays de la CEDEAO depuis 2018.
A ce jour, l’IPCI a également confirmé près de 19 maladies prioritaires sur les 23 que surveille le pays.
« Notre pays surveille 23 maladies prioritaires et l’IPCI en confirme 19. L’IPCI héberge en son sein plusieurs plateformes technologiques de biologie et de génétique moléculaire et abrite depuis 2018 la bio-banque régionale des pays de la CEDEAO. Il est également membre du réseau des laboratoires de l’Organisation ouest-africaine de la Santé (OOAS) de la CEDEAO et héberge plusieurs laboratoires reconnus par l’OMS », a déclaré Pr Mireille Dosso. Ces dernières années, l’IPCI a dû faire face à plusieurs épidémies de méningite, de choléra, d’hépatite virale, de VIH, de grippe aviaire, de dengue dont la cinquième a eu lieu en 2022, d’épidémie à virus Ebola et Lassa, ainsi que la pandémie à Covid-19. « Ce sont 1,3 million de tests RT PCR que l’Institut a réalisés depuis le 11 mars 2020, date de diagnostic du premier cas de Covid-19 en Côte d’Ivoire », a-t-on indiqué.
Organisé en 10 départements, 30 unités et laboratoires spécialisés, ainsi que cinq unités transversales d’appui, l’Institut Pasteur compte un personnel de 235 hommes et femmes, dont 90 chercheurs, 80 ingénieurs et techniciens de 20 spécialités différentes, et un personnel administratif et d’appui.
Pour cette année, la Pr Mireille Dosso a annoncé que d’ici fin décembre 2023, l’IPCI se dotera de laboratoires spécialisés de niveaux P3 et P4, le niveau de biosécurité le plus élevé, permettant l’étude d’agents pathogènes hautement dangereux pour l’homme, la faune, la flore ou l’environnement, à l’instar d’Ebola.
Tanzanie : vers la fin de l’épidémie de Marburg ?
En Tanzanie, on espère mettre fin à l’épidémie de la maladie de Marburg qui a récemment sévi dans le pays. Depuis le 21 avril 2023, il n’y a eu aucun nouveau cas enregistré. La ministre de la Santé a ainsi annoncé que si aucune nouvelle infection n’était signalée d’ici le 31 mai 2023, le pays serait déclaré exempt de la maladie conformément aux normes de l’OMS. Une surveillance active sera maintenue pendant 42 jours supplémentaires.
La ministre Ummy A. Mwalimu a salué le travail des équipes de santé de première ligne, ainsi que celui des équipes chargées de la gestion des cas, du traçage des contacts et de l’éducation du public.
Pour rappel, la maladie de Marburg est similaire à Ebola, avec une forte fièvre, des douleurs musculaires et des vomissements. Le virus se propage par contact direct avec les fluides corporels infectés et peut causer une fièvre hémorragique sévère. Depuis son apparition en Tanzanie, 9 personnes ont été infectées, dont 3 se sont rétablies et 6 ont malheureusement péri.
Afrique du Sud: 3 nouveaux de rages signalés
En Afrique du Sud, Il y a eu trois nouveaux cas de rage humaine signalés, dans les provinces de KwaZulu-Natal et Eastern Cape, entre le 25 mars et le 24 avril 2023, portant le total à 5 cas confirmés cette année, selon l’Institut national des maladies transmissibles (NICD). Le vaccin antirabique post-exposition a été administré dans deux cas, mais il n’a pas pu être confirmé dans un troisième, impliquant un chien errant. Le diagnostic de la rage a été confirmé par des tests RT-PCR sur des échantillons de salive collectés avant le décès des patients. Dans la foulée, les experts ont appelé à une surveillance accrue de la rage canine et à une meilleure sensibilisation des propriétaires d’animaux de compagnie pour prévenir la transmission de la maladie à l’homme.
RDC: 500 décès d’enfants liés au paludisme dans le Kasaï en 2022
Près de 500 enfants de moins de 5 ans sont décédés de la malaria en 2022 dans la province de Kasai, en République Démocratique du Congo (RDC). Selon le Dr Chuck Kamasa, coordinateur provincial du Programme National de Lutte contre la Malaria (PNLP), la maladie représentait 32% des consultations hospitalières dans la province l’an dernier.
Au total, 1 187 856 cas ont été enregistrés, dont 1 081 124 cas de malaria simple et 106 732 cas de malaria grave. Plus de 637 547 enfants de moins de 5 ans ont été touchés par cette maladie. Dr Kamasa a recommandé que la population dorme sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide à action prolongée, conformément aux recommandations bien établies pour lutter contre cette maladie.
Cas de diphtérie au Nigeria
Le Nigeria, pays le plus peuplé du continent, est confronté à une épidémie de diphtérie qui s’étend dans plusieurs régions du pays. Au total, plus de 500 cas ont été confirmés sur un total de 1439 cas suspects signalés entre le 14 mai 2022 et le 9 avril 2023, avec un taux de létalité de 13%. La majorité des cas sont signalés dans les États de Kano, Yobe, Katsina, Lagos, Sokoto et Zamfara.
La situation est perçue comme d’autant plus critique que le pays doit également faire face à d’autres urgences sanitaires telles que la fièvre de Lassa, le choléra et la méningite, avec une couverture vaccinale limitée en raison de l’insécurité, en particulier dans le nord-est du pays.
Outre ces problématiques, l’approvisionnement mondial en antitoxine diphtérique est limité – selon Outbreak News Today – ce qui peut affecter la disponibilité des doses requises en temps voulu. Les autorités sanitaires appellent donc à une action rapide pour contrôler cette épidémie et pour améliorer la couverture vaccinale dans l’ensemble du pays.
Décès mystère en Ouganda : la piste Ebola est écartée
Les autorités sanitaires ougandaises ont annoncé que le test PCR effectué pour détecter le virus Ebola chez un homme décédé dans le district de Jinja s’est avéré négatif, écartant ainsi la piste de la maladie virale.
L’homme de 48 ans présentait des symptômes semblables à ceux d’Ebola avant de s’effondrer et de mourir dans un centre commercial. Pour l’heure, la cause exacte de son décès n’a pas été rapportée.
Réagissez à cet article