Après le Royaume-Uni et en pleine négociation d’un accord avec les USA, le Kenya vient de conclure un accord de partenariat économique avec l’UE, son principal marché d’exportation. En 2022, les échanges entre les deux parties se chiffraient à 3,6 milliards $.
Le Kenya et l’Union européenne (UE) viennent de signer un accord commercial de libre-échange, pour doper leurs échanges. La cérémonie a eu lieu le 19 juin à Nairobi en présence du président kényan William Ruto et de hauts fonctionnaires de l’UE.
Le nouvel Accord de Partenariat Economique (APE) a pour objectif de libéraliser le commerce entre les deux parties, en offrant notamment aux produits kenyans un accès en franchise de droits au marché européen. En contrepartie, Nairobi ouvrira progressivement son marché à un plus grand nombre de produits européens.
« L’Accord assure au Kenya un marché élargi, stable, lucratif et durable, améliorant les opportunités de commerce et d’investissement. Cela créera des emplois pour des millions de personnes, augmentera les revenus et stimulera une croissance durable » s’est réjoui le président William Ruto.
Au-delà d’offrir des perspectives intéressantes pour l’évolution des relations commerciales entre les deux parties, cet accord confirme une fois de plus la position du Kenya en tant que principale porte d’entrée vers le marché de l’Afrique de l’Est. En 2020, le Royaume-Uni fraîchement sorti de l’UE avait signé un accord avec le Kenya et, d’ici 2024, ce sont les Etats-Unis qui espèrent conclure un accord de libre-échange avec Nairobi.
Dans un contexte où les pays occidentaux cherchent à contester à la Chine sa place de premier partenaire commercial de l’Afrique, Bruxelles espère faire de cet accord le nouveau socle de ses relations avec les pays est-africains. En 2014, l’UE avait conclu un Accord de partenariat économique plus large avec la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC).
Cet accord de commerce et de développement, qui prévoit l’ouverture immédiate des marchés européens aux produits des pays de la région, en contrepartie d’une ouverture progressive des marchés de l’Afrique de l’Est aux produits européens, n’a jamais été mis en œuvre.
Sur les cinq membres de l’EAC d’alors (le Kenya, le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie et l’Ouganda), seul le Kenya l’a ratifié. Il y a deux ans, les autres membres du bloc lui ont permis de poursuivre une renégociation de l’accord sans eux.
D’après le président William Ruto, l’accord est « un pas de géant qui ouvre la voie à l’initiation des Etats partenaires de la Communauté de l’Afrique de l’Est à l’Accord ».
Rappelons que l’UE est le deuxième partenaire commercial du Kenya et son principal marché d’exportation. Le total des échanges entre l’UE et le Kenya a atteint 3,6 milliards $ en 2022, soit une augmentation de 27 % par rapport à 2018. Les importations de l’UE en provenance du Kenya s’élèvent à 1,3 milliard $ et concernent principalement des légumes, des fruits et des fleurs.
Les exportations de l’UE vers le Kenya s’élèvent à 2,3 milliards $ et concernent principalement des produits minéraux, des produits chimiques et des machines.
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