Au Nigeria, l’Etat se prépare à supprimer les subventions sur le carburant. Dans un nouveau rapport, la Banque mondiale souligne la pertinence de cette réforme et formule des propositions pour éviter que la mesure impacte les plus pauvres.
Le Nigeria devrait économiser 11 000 milliards de nairas (15 milliards $) d’ici 2025 grâce à la suppression des subventions sur l’essence. C’est ce que révèle la Banque mondiale dans un nouveau rapport publié sur la situation économique du pays.
Selon le document, les réformes annoncées par le nouveau président Bola Tinubu devraient offrir de nouvelles opportunités de croissance et de financement pour le pays. Rien que pour cette année, la suppression des subventions sur l’essence devrait permettre à l’Etat d’économiser 2 000 milliards de nairas (2,8 milliards $). Ces fonds pourront permettre de développer des programmes sociaux mieux ciblés en faveur des populations les plus vulnérables.
Dès son arrivée au pouvoir, le président nigérian Bola Tinubu a annoncé plusieurs réformes économiques, politiques et monétaires, qui ont suscité diverses réactions au sein de la population, mais également sur les marchés. Si des institutions comme la Banque mondiale ou le FMI saluent la suppression des subventions sur l’essence, de nombreux citoyens nigérians craignent de subir les répercussions de cette réforme. D’ailleurs dès le lendemain de l’annonce de celle-ci, les prix de l’essence à la pompe ont grimpé dans plusieurs villes du pays et même dans les pays voisins.
Pour la Banque mondiale, ces suppressions doivent être accompagnées de mesures visant à protéger le pouvoir d’achat des populations les plus vulnérables.
« La décision actuelle du gouvernement de mettre en œuvre des réformes attendues depuis longtemps, telles que la suppression des subventions à l’essence, coûteuses et opaques, et les efforts visant à harmoniser les multiples guichets de change, est opportune et cruciale pour mettre le Nigeria sur la voie de la croissance économique. Ces réformes devraient être accompagnées de mesures compensatoires pour atténuer l’impact à court terme sur les pauvres », a déclaré Shubham Chaudhuri, directeur de la Banque mondiale pour le Nigeria.
« Le Nigeria devrait maintenant saisir l’occasion de mettre en œuvre un programme solide et à grande échelle de transferts en espèces pour soulager rapidement les pauvres, les quasi pauvres, ainsi que les ménages à faible revenu qui sont les plus directement touchés par la hausse des prix de l’essence, dans le cadre d’un accord plus large visant à réorienter les ressources fiscales limitées vers les priorités de développement », a-t-il ajouté.
Notons qu’en avril, le gouvernement avait obtenu 800 millions $ de l’institution de Bretton Woods pour renforcer ses filets de protection sociale avant la suppression des subventions sur le carburant. Le financement permettra d’effectuer des transferts financiers directs aux personnes appartenant aux couches sociales les plus vulnérables, qui figurent désormais sur un registre social national.
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