D’après l’AIGE, 39,4% des inscrits ont pu voter au référendum du 18 juin 2023 au Mali. 97% d’entre eux auraient validé le projet de nouvelle Constitution qui reste néanmoins vivement contesté par plusieurs partis politiques et groupes armés dans le pays.
Le projet de nouvelle Constitution au Mali a été accepté à 97% par les votants au référendum du 18 juin 2023, selon l’annonce faite vendredi 23 juin 2023 par l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections du Mali.
D’après l’organisme, 39,4% des inscrits ont pu voter. Ce chiffre qui correspond aux taux de participations traditionnellement affichés lors des élections dans le pays, demeure néanmoins faible et traduit la difficulté pour les autorités de la transition à mobiliser l’ensemble de la population et des forces vives maliennes autour de questions de cette importance.
Cette difficulté pourrait en partie s’expliquer par la crise sécuritaire majeure qui frappe le pays, divisé en zones contrôlées par le gouvernement et d’autres par divers groupes armés qui revendiquent pour elles une autonomie. Malgré les multiples opérations lancées par le pouvoir depuis l’arrivée du Colonel Assimi Goïta, une partie du vaste territoire malien échappe encore au contrôle de l’Etat.
D’après plusieurs organisations opposées à ce référendum, de nombreuses irrégularités auraient entaché le scrutin. A Kidal notamment, des groupes armés signataires de l’accord de paix de 2015 affirment en avoir empêché la tenue, contrairement aux indications de l’AIGE indique.
Bien qu’il bénéficie d’un capital sympathie élevé auprès de la population malienne depuis qu’il a pris la tête du pays après deux putschs, la révision constitutionnelle du Colonel Goïta divise. Alors que les partis politiques et organisations civiles signataires de « l’Appel du 20 février 2023 pour sauver le Mali » estiment que le président de la transition n’a pas la légitimité nécessaire pour modifier la loi fondamentale, la Ligue Malienne des Imams et Érudits pour la Solidarité islamique au Mali a pour sa part appelé à en supprimer le principe de laïcité.
De son côté, le très influent imam Mahmoud Dicko avait appelé le gouvernement à surseoir au projet. Au lancement de la campagne référendaire, son mouvement, le CMAS, avait dénoncé une « mascarade de campagne de vulgarisation du projet qui n’est rien d’autre qu’une campagne en faveur du OUI avant même l’ouverture officielle de la campagne, donc en violation de la loi électorale ».
Toutes ces tensions font craindre une nouvelle vague de troubles dans un pays fragilisé par de nombreux challenges sociaux et économiques.
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