Il n'est, cependant, pas certain que cette embellie contribue directement à une plus grande dynamique du secteur. Des opportunités de croissance existent pourtant.
Les prix du Jet A1 sont désormais plus abordables en Afrique, selon des données fournies par un site internet spécialisé et consulté le 14 juillet par l’Agence Ecofin. Sur la plateforme concernée, les prix de ce produit utilisé comme carburant pour les avions sont majoritairement à 1,99 $ le gallon dans les principaux pays africains, qui sont également des marchés clés pour le transport aérien du continent.
Cette information est une évolution par rapport aux déclarations faites lors de la rencontre des membres de l’Association du transport aérien international (IATA) qui s’est tenue les 20 et 21 juin derniers en Ethiopie. Au cours de celle-ci, il a été évoqué que l’Afrique est le continent où le coût du carburant pour les avions continue d’être le plus élevé, avec un écart de près de 20% par rapport aux pays de l’Amérique du Nord. La présentation rappelle cependant que l’information se base sur une enquête menée en juin 2021 auprès de plusieurs aéroports, dont 33 en Afrique.
La période était effectivement marquée par des coûts élevés du prix du baril de pétrole, ainsi que des défis d’approvisionnement post-Covid, ce qui pourrait expliquer les coûts plus élevés de ce produit dans les pays africains. Les prix actuels suggèrent que la situation se détend et qu’il serait désormais plus économique pour une compagnie comme Delta Airlines de se fournir en carburant à Accra ou Lagos, plutôt qu’à New York ou Washington DC.
Cette évolution est importante à suivre, car avec les taxes et une faible infrastructure aéroportuaire, les prix du fuel constituent la principale charge des compagnies aériennes en Afrique. Sur le continent, le résultat net reste globalement déficitaire, même si l’ampleur des pertes diminue. Des prix du carburant plus bas laissent espérer que les compagnies aériennes africaines pourront générer plus de trésoreries, mais il n’est pas certain que la rentabilité soit au rendez-vous.
Le marché du transport aérien en Afrique reste fractionné, avec des taxes qui représentent parfois jusqu’à 100% voire plus du tarif effectif perçu par les compagnies aériennes pour chaque client. L’enjeu actuel est que, selon les estimations de l’IATA, le secteur pourrait connaître une demande de 300 millions de personnes par an. Pour les transporter, les compagnies devront investir dans des pratiques énergétiques durables.
Si les pays puissants progressent dans ce domaine, il n’est pas exclu que des politiques strictes soient imposées pour protéger leurs marchés et restreindre la capacité des compagnies aériennes africaines à y accéder. L’uniformisation des prix du Jet A1 en Afrique devrait également s’étendre à la gestion du transport aérien sur le continent.
Alors que la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) se construit, le transport aérien représente aujourd’hui le moyen le plus rapide et immédiat d’interconnecter les commerçants de la région.
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