La charte signée dans la capitale malienne Bamako représente une réponse directe à la menace d’une intervention militaire brandie par la CEDEAO au Niger, après le putsch du 26 juillet.
Le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont signé, samedi 16 septembre, une charte qui prévoit l’établissement d’une « architecture de défense collective et d’assistance mutuelle », en cas de rébellion ou d’agression extérieure.
« J’ai signé ce jour avec les chefs d’Etat du Burkina Faso et du Niger la Charte du Liptako-Gourma instituant l’Alliance des États du Sahel (AES) ayant pour objectif d’établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle au bénéfice de nos populations », a écrit sur X (ex-Twitter) le chef de la junte malienne, Assimi Goïta.
Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a expliqué de son côté que la charte prévoit que « toute atteinte à la souveraineté et à l’intégrité du territoire d’une ou plusieurs parties contractantes sera considérée comme une agression contre les autres parties et engagera un devoir d’assistance et de secours de toutes les parties, de manière individuelle ou collective, y compris l’emploi de la force armée pour rétablir et assurer la sécurité au sein de l’espace couvert par l’Alliance ».
La charte du Liptako-Gourma, référence à la zone dite des « trois frontières », où se concentre la menace djihadiste dans la région du Sahel, représente une réponse directe à la menace d’une intervention militaire brandie par la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au Niger, après le putsch du 26 juillet. L’organisation régionale, qui a pris de lourdes sanctions économiques contre le Niger depuis le 30 juillet, menace d’utiliser la force si la junte ne procède pas au rétablissement du président Bazoum dans ses fonctions, sans préciser le calendrier ou les détails d’une éventuelle intervention militaire.
La junte au pouvoir au Niger avait déjà autorisé, fin août, le Mali et le Burkina Faso à envoyer leurs troupes sur le territoire nigérien en cas d’attaque extérieure.
Dirigés par des militaires arrivés au pouvoir par des coups d’Etat en 2020 et 2022, le Mali et le Burkina avaient rapidement affiché leur solidarité envers les généraux de Niamey qui avaient destitué le président élu Mohamed Bazoum.
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