L’étude de la Banque mondiale ne tient néanmoins pas compte des biens et services délivrés par partenariats public-privé, les évacuations sanitaires, ou même les marchés spéciaux comme l’acquisition d’équipement militaire.
Les Petites et Moyennes entreprises ont capté 2 032 milliards FCFA, soit 61% des 3 358 milliards de prestations commandées par l’Etat camerounais de 2020 à 2023, selon un rapport de Banque mondiale intitulé ‘’Étude sur le diagnostic de la vulnérabilité des PME et de leur accessibilité à la commande publique au Cameroun’’ et publié en juin 2024.
Cette étude prend en compte les bons de commande administratifs définis comme « 4.9 » (des contrats inférieurs à 5 millions FCFA dont l’attribution est laissée à la discrétion de l’ordonnateur), et des marchés publics définis comme contrats supérieurs à 5 millions (attribués en général par appel à concurrence et exceptionnellement en gré à gré).
Elle révèle que les PME ont capté 54% de marchés publics, soit 1 474 milliards FCFA sur 2 747 milliards, et 91% de bons de commande administratifs, 559 milliards FCFA sur 611 milliards.
« Ces données montrent que depuis quelques années, la part des PME dans la commande publique s’est considérablement améliorée grâce à l’instauration des BCA. Mais cet effort d’attribution des marchés aux PME n’a pas encore l’impact escompté sur la diversification du tissu économique du pays. Ceci pourrait s’expliquer par la nature des prestations pour lesquelles les PME sont davantage sollicitées. Ces PME sont en majorité attributaires de marchés dont les montants pris individuellement sont non significatifs et de faible valeur ajoutée pour l’économie. De 2020 à 2023, le montant moyen d’un BCA s’élève à 2,5 millions FCFA, contre 93 millions FCFA pour un marché public » souligne le rapport.
La faible valeur des BCA est dûe au fait que ce sont pour la grande majorité des contrats de fourniture de biens destinés au fonctionnement de l’administration (encre, stylos, papier, eau, etc.) mentionne Investir au Cameroun. Ce type de biens qualifiés d’« approvisionnements généraux » représentent 99% des BCA émis par l’administration publique camerounaise pour seulement 21,3% des MP.
Ceci contre seulement 0% pour les catégories « équipements et bâtiments collectifs » et ‘’Routes et infrastructures routières’’, et 1% pour les ‘’Autres infrastructures’’ qui requièrent des investissements plus élevés généralement effectués via des marchés publics. La Banque mondiale révèle effectivement que pour ces derniers, les « Autres infrastructures » et « Routes et infrastructures routières » prennent chacun 27% des contrats, tandis que les « équipements et bâtiments collectifs » en prennent 18%, contre pratiquement 10% pour les « Services et prestations intellectuelles ».
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