Nouakchott
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Denys Bédarride
19 juillet 2024 Dernière mise à jour le Vendredi 19 Juillet 2024 à 07:00

La Mauritanie vit actuellement une période passionnante. Ce pays qui relie l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique du Nord est en train de transformer son économie grâce à l’exploitation minière, à l’hydrogène vert et au gaz naturel. Lors de la campagne pour l’élection présidentielle, qui s’est tenue le 29 juin 2024, le président Mohamed Ould El-Ghazouani a annoncé qu’il développerait l’industrie minière s’il était réélu.

Des débuts prometteurs

La Mauritanie est un trésor de richesses minières inexploitées. Avec plusieurs milliards de tonnes de gisements de minerai de fer, le pays est le deuxième plus grand producteur de cet important minerai en Afrique. Rien qu’en 2022, la Mauritanie a produit treize millions de tonnes de minerai de fer, grâce à des réformes proactives et à des politiques minières attrayantes, selon les données de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives. Et les sources minières indiquent qu’elles sont en bonne voie pour doubler cette production d’ici 2030.

Quelle est l’importance de l’exploitation minière dans l’économie mauritanienne ?

Selon les Perspectives économiques en Afrique 2024 de la Banque africaine de développement, l’avenir économique de la Mauritanie s’annonce prometteur, avec une croissance du PIB réel estimée à 4,2 % en 2024 et à 5,5 % en 2025 — ce qui est supérieur aux prévisions de croissance tant africaine que mondiale. Cette croissance supérieure à la moyenne est en grande partie attribuable aux activités du secteur minier. L’année dernière, en 2023, ce secteur a fait les gros titres. La production de la société minière aurifère Tasiast Mauritanie Limited S.A. a grimpé à 620,8 milliers d’onces, et la Société nationale industrielle et minière (SNIM) a atteint un nouveau niveau record de production de 14,01 millions de tonnes de minerai de fer. Ces chiffres montrent que les industries extractives ne sont pas seulement des piliers de l’économie nationale, mais les moteurs de croissance les plus dynamiques.

Dans l’ensemble, la contribution du secteur minier au PIB de la Mauritanie est passée de 18 % en 2021 à 24 % en 2022. Cette croissance a été tirée par l’augmentation de l’extraction des minerais métalliques, notamment de l’or. Le secteur a également augmenté le budget national, contribuant à environ 30 % des recettes en 2022. La SNIM a ouvert la voie, suivie par Tasiast Mauritanie Limited S.A. et Mauritanian Copper Mines.

Évolutions du secteur et projets d’avenir

À l’échelle mondiale, le paysage de la production d’acier évolue, avec un passage à des processus moins intensifs en carbone et plus efficaces. Cela se traduit par une demande accrue de minerais et de boulettes DRI de haute qualité, qui nécessitent moins d’énergie et produisent moins de déchets. La Mauritanie, et en particulier la SNIM, est prête à tirer parti de cette tendance.

Au cours de la prochaine décennie, la Mauritanie prévoit de doubler sa capacité de production de minerai de fer pour la porter à plus de 45 millions de tonnes par an. Cet objectif ambitieux nécessite d’importants investissements dans l’infrastructure et la logistique. L’accent est mis sur la production de minerai de fer de haute qualité et sur le développement de boulettes de minerai de fer, afin de s’aligner sur l’évolution mondiale vers des processus de fabrication d’acier plus propres. Les plans à moyen et à long terme nécessitent également des progrès de la chaîne de valeur vers la production d’acier vert, en commençant par les boulettes d’acier.

Cependant, l’électricité est l’épine dorsale de ces ambitions industrielles et, parallèlement, la Mauritanie lorgne également le marché de l’hydrogène vert, avec l’ambition de devenir un pôle de production de cette source d’énergie propre. La synergie entre l’exploitation minière, l’hydrogène vert et le développement des gisements de gaz nécessitera des infrastructures importantes, qui profiteront non seulement au secteur minier, mais aussi à l’ensemble de l’économie. Le rôle de la Banque africaine de développement

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