En visite officielle à Yaoundé, Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, a annoncé la mobilisation de 44,5 M$ pour l’éducation au Cameroun. Ils financeront notamment la modernisation des programmes scolaires et la formation de plus de 28 000 professionnels de l’éducation.
« Le Cameroun a fait de l’éducation une priorité et il était essentiel pour l’UNESCO de lui apporter son soutien. Grâce au Partenariat mondial pour l’éducation, nous mobilisons aujourd’hui un montant de 44,5M$ pour donner un véritable coup d’accélérateur à l’amélioration du système scolaire du pays », a déclaré Audrey Azoulay, en marge des célébrations de la Journée internationale de l’alphabétisation à Yaoundé. « C’est un nouvel exemple de l’engagement résolu de l’UNESCO à accompagner tous ses Etats membres vers l’accès universel à l’éducation », a-t-elle ajouté.
Avec ces financements, l’UNESCO et le Cameroun travailleront ensemble à moderniser les programmes scolaires avec une priorité donnée à l’enseignement multilingue. L’Organisation fournira plus de 4 millions de manuels scolaires et de guides pédagogiques. Elle soutiendra également la formation de 15 000 enseignants, de 13 000 directeurs d’école, de formateurs et de responsables pédagogiques. Enfin, cette réforme prioritaire prévoit la distribution de repas scolaires aux enfants des familles les plus modestes pour soutenir leur scolarisation. Cette initiative au Cameroun vient s’ajouter à celles déjà engagées par l’UNESCO dans de nombreux autres pays d’Afrique.
Ces dernières années, l’Organisation a notamment mobilisé 15,7M$ pour l’éducation au Burundi, 39,5M$ en Côte d’Ivoire, 10,7M$ au Congo et 48,2M$ au Tchad, là encore dans le cadre du Partenariat mondial pour l’éducation. Alors que l’Union africaine a dédié l’année 2024 à l’éducation, l’UNESCO confirme ainsi son rôle de partenaire de premier plan des Etats africains dans ce domaine. 20 pays d’Afrique vont avoir accès à la chaîne TV éducative de l’UNESCO Dans le cadre de sa visite, Audrey Azoulay s’est également rendue au Centre d’éducation à distance de Yaoundé, créé en 2020 pour assurer la continuité des apprentissages au cœur de la pandémie de COVID-19. L’urgence passée, ce centre a trouvé une nouvelle vocation en diffusant des contenus éducatifs qui bénéficient aux élèves qui résident dans les zones les plus reculées du pays.
Il compte aujourd’hui plus de 300 enseignants qui ont déjà produit plus de 1800 cours multilingues couvrant toutes les disciplines de l’enseignement secondaire général et technique et qui sont diffusés en ligne. Le Centre de Yaoundé va prendre un nouvel essor cette année, en accueillant les premiers studios d’enregistrement d’EDUCA-TV, la nouvelle chaîne éducative de l’UNESCO. Diffusée 24h/24 et 7j/7, cette chaine de télévision proposera deux grands types de programmes : des contenus scolaires pour préparer les examens et des contenus d’éducation non-formelle sur des enjeux comme la santé publique, la protection de l’environnement ou encore l’éducation aux médias et à l’information. Elle sera accessible gratuitement dans vingt pays de la région.
Le Cameroun salué pour son éducation multilingue La Directrice générale de l’UNESCO a également participé aux célébrations de la Journée internationale de l’alphabétisation, accueillies cette année par le Cameroun à l’initiative du Président Paul Biya. L’évènement a été l’occasion pour Audrey Azoulay de saluer l’action du Cameroun pour une éducation multilingue, tout en rappelant que 40% des citoyens à travers le monde n’ont toujours pas accès à une éducation dans leur langue natale. Ces célébrations ont été marquées par la remise des Prix internationaux de l’alphabétisation de l’UNESCO qui distinguent chaque année des projets modèles à travers le monde. Les six lauréats – originaires d’Autriche, d’Egypte, du Ghana, d’Indonésie, du Nigéria et du Panama – ont reçu des dotations allant de 20.000 à 30.000$ pour soutenir la poursuite de leur projet.
L’alphabétisation reste un défi mondial majeur : 754 millions d’adultes aujourd’hui (plus de 15 ans) ne savent ni lire ni écrire, dont près de deux tiers des femmes. Et trois quarts des enfants âgés de 10 ans dans les pays en développement ne sont pas en mesure de lire et de comprendre un texte simple. L’UNESCO en appelle ainsi à la mobilisation de tous les Etats pour faire de l’éducation une réalité pour toutes et tous. Source UNESCO
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