La dépendance de l'Afrique aux importations de bitume est souvent présentée comme un facteur alourdissant les coûts des infrastructures routières. Une dépendance de laquelle certains pays cherchent à s'affranchir.
Une usine de traitement de bitume a été inaugurée ce jeudi 12 septembre à Tema au Ghana, en présence du président Nana Akufo-Addo et du Premier ministre ivoirien Robert Beugré. L’unité construite par la compagnie pétrolière publique ghanéenne GOIL PLC et par la Société Multinationale de Bitumes (SMB) de Côte d’Ivoire, constitue un investissement de 40 millions USD.
L’installation représente selon le président ghanéen une avancée notable vers la mise en place d’une chaîne de valeurs des infrastructures routières. Elle devrait aider à réduire les importations des produits bitumineux tels que le bitume modifié aux polymères et les émulsions de bitume. Cela pourrait aussi faire du Ghana un exportateur de ces produits dans la sous-région ouest africaine. « Ces produits sont essentiels à la construction des routes et assureront la durabilité et la pérennité de nos infrastructures. Cette installation ouvre également des opportunités d’exportation, contribuant à la création d’emplois, au progrès technologique et aux recettes en devises de notre pays » a-t-il déclaré.
La nouvelle usine entre en exploitation dans un contexte où plusieurs pays africains cherchent à réduire les coûts élevés de construction des routes. Un problème qui freine les projets d’extension des réseaux et qui alourdit les dettes, les routes étant majoritairement construites grâce à des prêts valeurs. Elle est aussi lancée à un moment où de grands chantiers routiers sont ouverts à travers le continent pour soutenir la dynamique de croissance des économies émergentes. Au regard des chiffres disponibles, le marché africain du bitume devrait connaître une croissance moyenne annuelle d’environ 5% sur la période 2023-2030, avec des pays comme l’Algérie, l’Égypte ou encore le Kenya comme acteurs clés de cette dynamique.
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