Le mois dernier, le Nigeria a atteint une production de 1,8 million b/j et a annoncé une hausse prévue de la production de 30 % d’ici décembre 2024, pour atteindre 2 millions b/j. Une prévision qui repose sur des mesures de sécurité renforcées et des incitations aux investisseurs.
Après plusieurs années à enregistrer une production pétrolière en dessous de 1,5 million de barils par jour en raison des vols, du vandalisme touchant les oléoducs et du manque d’investissements, le Nigeria a pu atteindre un plateau de 1,8 million de barils par jour en novembre dernier.
Ceci, grâce aux réformes entreprises depuis l’année dernière par l’administration Tinubu, pour relancer la production. Le plan consiste, entre autres, à porter progressivement la production à 4 millions b/j de brut, d’ici 2030.
Le plan prévoit aussi de porter la production gazière à 12 milliards de pieds cubes, soit plus du triple de son niveau actuel de 3,5 milliards de pieds cubes par jour.
Pour atteindre cet objectif, l’administration Tinubu a mis en œuvre des allègements fiscaux, approuvé la vente d’actifs et renforcé la sécurité autour des installations pétrolières.
Le régulateur de l’amont pétrolier (NUPRC) prévoit en outre un appel d’offres pour 31 blocs pétroliers et gaziers, couvrant des zones à terre et offshore et un autre appel d’offres pour des périmètres ayant fait l’objet de découvertes, mais qui n’ont pas été mis en exploitation.
Malgré ces efforts, la Banque centrale du Nigeria a émis des doutes quant à l’atteinte de l’objectif de produire 2 millions de barils de pétrole et de condensats par jour d’ici la fin de 2024 et à court terme.
Dans son dernier rapport économique, l’institution pointe le vieillissement des infrastructures et les inefficacités opérationnelles comme les principaux obstacles à l’atteinte de cet objectif.
« L’absence de solutions durables pour moderniser les pipelines et limiter les vols de brut risque de compromettre la viabilité de cet objectif ambitieux. La réussite de cette stratégie déterminera si le Nigeria pourra enfin s’imposer comme un producteur de pétrole fiable sur la scène internationale », a-t-elle indiqué dans son rapport.
Cette remarque intervient alors que de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer l’état de délabrement avancé des infrastructures de transport de pétrole brut dans le bassin du delta du Niger, victimes de vandalisme répété ces dernières années et d’un manque d’investissements pour leur remise à niveau.
Ni le régulateur de l’amont ni la NNPC ne se sont encore prononcés sur les conclusions du rapport de la Banque centrale.
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