Afrique : La Métropole de Montpellier dans le sud de la France se mobilise pour renforcer la distribution de l’eau grâce à de nouveaux forages, l’installation de bornes-fontaines et l’achat d’un camion-citerne pour desservir les populations les plus vulnérables en Mauritanie, Sénégal et Maroc 

A Kiffa, en Mauritanie où l’accès à l’eau potable demeure insuffisant pour 80 000 habitants, la Métropole de Montpellier accompagne par exemple une initiative visant à renforcer la distribution d’eau grâce à de nouveaux forages, l’installation de bornes-fontaines et l’achat d’un camion-citerne pour desservir les quartiers les plus vulnérables. 

La rareté des précipitations accentue le stress hydrique nécessitant la mise en place d’infrastructures de gestion intégrés de l’eau.

Par ailleurs un réseau de suivi des nappes phréatiques permet d’anticiper les épisodes de sécheresse et d’éviter leur surexploitation. Ces solutions inspirées de pratiques locales constituent aussi une source précieuse de réflexion pour la ville de Montpellier qui cherche à préserver ses propres ressources en eau. 

Au-delà de l’accès à l’eau, sa qualité est essentielle, notamment pour les établissements de santé. A NouaKchott en Mauritanie, un hôpital confronté à des problèmes de qualité de l’eau et la sécurité des patients. Pour y remédier, l’entreprise héraultaise Agile Water déploiera une unité mobile de potabilisation, garantissant une eau conforme aux normes sanitaires et réduisant l’usage du plastique. 

Les problématiques liées à l’eau ne se limitent pas seulement à l’approvisionnement et à la potabilisation. Elles englobent aussi à la gestion des eaux usées, un enjeu crucial en Afrique et qui concerne aussi la Métropole. 

A Fatick, au Sénégal, l’extension du réseau d’assainissement vise à augmenter la quantité d’eau traitée, permettant ainsi sa valorisation pour l’irrigation agricole. Une étude est d’ailiers en cours pour évaluer les possibilités de réutilisation des eaux usées à partir d’une station d’épuration locale. 

Ces approches proactives s’inscrivent dans une vision de coopération durable. Chaque territoire partage son expertise et bénéfice à son tour des expériences des autres. En testant et en adaptant des solutions mises en place ailleurs Montpellier prépare ainsi son avenir en matière de gestion de l’eau. 

Ainsi, ces initiatives internationales ne se limitent pas à des aides ponctuelles, mais participent à la construction de stratégies globales et innovantes pour faire face en commun aux défis de l’eau.

Les financements en Mauritanie, Maroc et Sénégal sont partagés avec plusieurs partenaires dont l’Agence Française de Développement, l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse. 

Kiffa, capitale de l’Assaba, est située en zone semi-désertique à 600 km à l’Est de Nouakchott. Elle a vu sa population augmenter de 30% en quelques années du fait de la sédentarisation des éleveurs nomades dans sa périphérie. Deuxième ville du pays, elle compterait aujourd’hui plus de 80 000 habitants dont 58% a moins de 20 ans. 

En l’absence d’outils de planification, seuls les quartiers centraux sont lotis et relativement structurés, alors que les quartiers périphériques sont dominés par un urbanisme anarchique. Devenue très étendue, la ville est divisée en deux par un oued asséché une partie de l’année, lieu d’activités de maraîchage mais aussi de dépôt sauvage d’ordures. 

L’accroissement de la population de Kiffa associé à un déficit de la ressource en eau potable, limite son accès au plus grand nombre. 

La ressource actuellement exploitée ainsi que les équipements de production et de distribution d’eau ne suffisent donc plus à répondre aux besoins notamment des personnes les plus vulnérables vivant en périphérie de la ville. 

Au regard d’une population de plus de 80 000 habitants, il faudrait produire 5000 m3/jour pour satisfaire la demande de Kiffa. Or la production n’atteint que 2000 à 2500 m3/jour selon les périodes de l’année.

A la suite de premiers échanges entre les maires de l’Assaba et la métropole de Montpellier (2014), des études préalables et des missions techniques se sont traduites par la formalisation d’une coopération décentralisée entre Kiffa et la métropole puis le définition concerté d’un plan d’actions soumis notamment au soutien technique et financier de l’AFD (FICOL) et de l’Agence de l’eau RM&C.

Sur la base d’un diagnostic approfondi du secteur de l’eau et l’assainissement, accroissement de la production d’eau et à amélioration de sa distribution. 
Renforcement des capacités de la municipalité dans le domaine de la gestion de l’eau et de l’assainissement et sensibilisation des populations.

– Réalisation d’études diagnostiques du secteur de l’eau et l’assainissement à Kiffa, notamment sur les champs captants actuels (Nekkat, Wadroudha, Attif, H’Seytemett, Belmatar), la qualité de l’eau distribué et le système de traitement, cartographie SIG du réseau, bilan hydraulique des eaux pluviales, synthèse des pratiques en matière de collecte et traitement des eaux usées etc. 
– Formation d’agents de la municipalité de Kiffa et de la SNDE à la gestion de l’eau, au contrôle de la qualité de l’eau, à l’administration et aux finances et au système d’information géographique (SIG).
– Appui à la municipalité de Kiffa (services techniques, administratifs et financiers) pour le suivi du projet et le renforcement des capacités de la municipalité.
– Réhabilitation des champs captants : travaux de développement de la ressource et action de sécurisation des ressources en eau.
– Réhabilitation de 10 bornes fontaines stratégiques à Kiffa et fourniture à la municipalité d’un camion citerne et d’équipements de motopompage.
– Conception et mise en place d’une stratégie de sensibilisation des populations à l’eau, l’hygiène et l’assainissement.

Bénéficiaires: 22.000 bénéficiaires.