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#Belgique #Commerce #Diplomatie #International #Rwanda
Agence Ecofin
7 avril 2025 Dernière mise à jour le Lundi 7 Avril 2025 à 06:50

Fin janvier, après que le M23 et les troupes rwandaises se sont emparés de Goma, Bruxelles a demandé à l'Union européenne d'envisager des sanctions contre Kigali.

Le gouvernement rwandais a annoncé ce lundi 17 mars 2025, via un communiqué, la rupture officielle et immédiate de ses relations diplomatiques avec la Belgique, une décision qui marque un tournant majeur dans leurs relations bilatérales. Selon Kigali, cette rupture est motivée par les « tentatives pitoyables de la Belgique de maintenir ses illusions néocoloniales » et résulte d’une accumulation de tensions. 

Le Rwanda accuse la Belgique d’avoir joué un rôle clé dans les divisions ethniques ayant conduit au génocide contre les Tutsis en 1994 et de continuer à alimenter des discours hostiles à son égard sur la scène internationale. De plus, Kigali reproche à Bruxelles son implication dans le conflit en RDC, affirmant qu’elle « prend activement parti » et « manipule l’opinion internationale » pour nuire au Rwanda et déstabiliser la région.

Cette rupture diplomatique s’inscrit dans une volonté affichée par le Rwanda de défendre ses intérêts nationaux et de préserver sa souveraineté face à ce qu’il considère comme une ingérence belge persistante. Tous les diplomates belges ont été sommés de quitter le pays dans un délai de 48 heures. Il assure néanmoins que cette séparation se fera dans le respect des conventions diplomatiques, notamment en garantissant la protection des biens et archives de l’ambassade belge à Kigali.

En réponse à cette décision, le gouvernement belge a exprimé ses regrets. « La Belgique regrette la décision du Rwanda de rompre les relations diplomatiques avec la Belgique et de déclarer nos diplomates persona non grata », a indiqué Maxime Prévot, vice-premier ministre belge sur X.

Le gouvernement belge qualifie cette action de « disproportionnée » et estime qu’elle « montre que lorsque nous sommes en désaccord avec le Rwanda, ce dernier préfère ne pas engager le dialogue ». En représailles, la Belgique annonce des mesures similaires, notamment la convocation du chargé d’affaires rwandais par intérim, l’expulsion des diplomates rwandais et la dénonciation des accords de coopération gouvernementale entre les deux pays. 

Cette décision pourrait avoir des répercussions importantes sur les relations entre le Rwanda et l’Union européenne (UE), dont la Belgique est un membre influent. Elle intervient dans un contexte de tensions régionales croissantes en Afrique centrale, où Kigali et Bruxelles ont des visions diamétralement opposées sur de nombreux dossiers, notamment la crise en RDC. 

Il faut rappeler qu’il y a quelques semaines, le Rwanda a suspendu sa coopération au développement avec Bruxelles dans un contexte où plusieurs de ses principaux partenaires accentuent leurs pressions en demandant des sanctions contre Kigali. Malgré ces tensions, les investissements belges au Rwanda restent un enjeu majeur. Selon l’ITC en 2022, les échanges commerciaux entre les deux pays s’élevaient à 126 millions $. 

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