Les énergies propres gagnent du terrain dans le mix électrique mondial. En Afrique cependant, la production d’électricité reste encore largement dominée par le gaz et le charbon, avec une percée relativement limitée du solaire
En 2024, plus de 80% de la croissance mondiale de la production d’électricité a été assurée par les énergies renouvelables et le nucléaire, selon le rapport « Global Energy Review 2025 » de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publié en mars 2025. Cette dynamique confirme l’accélération de la transition énergétique à l’échelle planétaire, portée par la baisse des coûts et l’efficacité des politiques climatiques.
Le solaire photovoltaïque en a été le principal moteur avec une hausse de 480 TWh, suivi de l’hydroélectricité (+190 TWh), de l’éolien (+180 TWh) et du nucléaire (+4%). Ces sources décarbonées couvrent désormais 40% de la production mondiale d’électricité. Pour autant, les énergies fossiles restent prédominantes. En 2024, elles représentaient encore près de 60% de l’électricité produite dans le monde.
Le charbon demeure la première source (35%), suivi du gaz naturel (plus de 20%). La production issue du gaz a même progressé de 2,5% sur un an, stimulée par des prix plus bas et des vagues de chaleur. En Afrique, la dépendance au fossile est encore plus marquée. Selon les données 2022 de l’AIE, le gaz naturel y représentait 41,6% de la production, suivi du charbon (26,1%). L’hydroélectricité en constituait quant à elle 18,3%, tandis que le solaire restait marginal (1,65%).
Les dix plus grands producteurs africains d’électricité confirment cette tendance. L’Afrique du Sud (84% de charbon), l’Égypte (79% de gaz), l’Algérie (99% de gaz) ou encore la Tunisie (96% de gaz) reposent quasi exclusivement sur des énergies fossiles. À l’opposé, le Mozambique et la Zambie tirent leur électricité principalement de l’hydroélectricité, respectivement à 83% et 88%.
Malgré des ambitions croissantes dans le solaire et l’éolien, l’Afrique reste donc en retard dans la transition électrique. Le déploiement massif des énergies renouvelables y reste crucial, à la fois pour la sécurité énergétique, l’accès universel à l’électricité et les engagements climatiques.
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