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#Emploi #Politique #Travail #Senegal
Agence Ecofin
Aujourd'hui Dernière mise à jour le Vendredi 9 Mai 2025 à 07:52

Alors que le chômage et l’informalité freinent l’insertion des jeunes, les autorités sénégalaises engage une transformation ambitieuse des politiques publiques de l’emploi. Ils veulent repositionner les instruments existants et mieux adapter l’action de l’État aux réalités économiques.

Le 30 avril, lors du Conseil des ministres, le chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, a lancé un appel à la révision des politiques d’emploi des jeunes. Dans un pays où, selon l’OIT, près de 96,4 % de la population active évoluait encore dans l’économie informelle en 2022, le président plaide pour une nouvelle gouvernance fondée sur l’efficacité, la transparence et un meilleur accompagnement des porteurs de projets. 

Pour concrétiser cette vision, il propose une série de réformes comprenant l’audit des structures publiques d’emploi, la révision du 3FPT (Fonds de financement de la formation professionnelle et technique) et du PF2E (Programme de Formation École-Entreprise), ainsi que la refonte de la Convention État-Employeurs. Il appelle aussi à renforcer les outils de financement publics et à améliorer l’environnement des affaires. L’objectif affiché est de favoriser une transition progressive vers un marché du travail plus structuré. 

Ce plaidoyer intervient dans un contexte social tendu. Au troisième trimestre 2024, le taux de chômage élargi atteignait 20,3 %, selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD). Les femmes sont particulièrement touchées (32,9 % contre 11,8 % pour les hommes), tout comme les zones rurales (21,9 %). De plus, 34,1 % des jeunes de 15 à 24 ans étaient inactifs, notamment dans les zones agricoles. 

Ce déséquilibre territorial et de genre renforce l’urgence d’une politique d’emploi plus ciblée. Le président entend ainsi mettre l’accent sur l’employabilité, la formation professionnelle et le soutien à l’auto-emploi, dans une logique de cohérence avec l’agenda national de transformation « Sénégal 2050 ». 

Bien que les intentions présidentielles soient claires, leur mise en œuvre reste un défi. Elle suppose une mobilisation budgétaire adaptée, une coordination entre ministères, et l’adhésion du secteur privé. Le chef de l’État a insisté sur la nécessité de rationaliser les interventions de l’État et d’aligner les ressources sur les priorités stratégiques du pays. 

Reste à savoir si cette dynamique se traduira sur le terrain. La jeunesse, qui représente près de 60 % de la population, attend des résultats concrets. À l’échelle régionale, d’autres pays africains observent aussi cette réforme avec intérêt, alors que la question de l’emploi des jeunes reste un défi central pour le continent. 

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