Le pays le plus peuplé d’Afrique fait face, dans le domaine de la santé, à une forte dépendance aux importations pharmaceutiques et au déficit d’infrastructures. En 2023, 51 millions de dollars ont été injectés dans l’importation de médicaments
Le Nigeria a lancé, le 7 mai, une initiative en matière de phytomédecine, dans le but de diversifier son économie tout en stimulant l’innovation dans le secteur de la santé. Cette démarche vise à exploiter le potentiel économique et thérapeutique de la biodiversité du pays, à travers la phytothérapie, également appelée médecine botanique.
« Cette initiative est à la fois une politique sanitaire et socio-économique. Elle soutient les objectifs plus larges du gouvernement visant à atteindre une couverture sanitaire universelle, à créer des emplois et à favoriser la diversification économique », a déclaré Iziaq Adekunle Salako (photo), ministre d’Etat, chargé de la Santé et de la Protection sociale.
Le pays le plus peuplé d’Afrique entend ainsi transformer son réservoir de plantes médicinales en une source dynamique de croissance et d’amélioration de la qualité des soins. Cette stratégie s’inscrit dans un contexte de profondes difficultés structurelles pour le système de santé marqué par des inégalités entre zones rurales et urbaines, un déficit d’infrastructures et une dépendance aux importations de médicaments.
Pour y répondre, le président Bola Tinubu a annoncé, en décembre 2023, un investissement de 2,5 milliards de dollars destiné à renforcer les soins de santé primaires sur la période 2024-2026. Le pays a également signé un protocole d’accord pour la création d’une académie de fabrication de médicaments à Abuja. L’ambition est de produire localement 70% des médicaments d’ici 2030 et 60% des vaccins d’ici 2040. Ce projet est encadré par la Presidential Initiative on Unlocking Healthcare Value Chains (PVAC), lancée en 2023 pour structurer durablement le secteur de la santé.
Selon le NAFDAC, 70% des médicaments consommés au Nigeria sont importés, exposant le système sanitaire à des risques logistiques et géopolitiques. En 2023, ces importations ont coûté environ 81,81 milliards de nairas, soit près de 51 millions de dollars.
Réagissez à cet article