Selon des données du gouvernement gabonais, le taux d’endettement du pays s’élevait à 54% du PIB à fin 2024, bien en dessous du seuil de 70% fixé par la Cemac.
Dans une récente interview accordée à TV5 Monde, Henri-Claude Oyima, ministre gabonais de l’Economie, des Finances, de la Dette et des Participations, a clairement affirmé que la réduction de la dette publique « n’est pas un objectif » pour les autorités gabonaises. La priorité étant selon lui, de relancer la croissance économique et d’accélérer le développement du pays afin de concrétiser les engagements du président de la République.
Cette approche peut paraître audacieuse dans un contexte où la dette publique du Gabon suscite des inquiétudes croissantes. Selon les estimations du Fonds monétaire international (FMI), la dette gabonaise pourrait dépasser 80% du PIB en 2025 contre 63% en 2022. Un chiffre qui excède largement les seuils de prudence en vigueur dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
Cependant, malgré cette déclaration, le Gabon a prévu au cours des années à venir un plan visant à réduire et à mieux gérer sa dette. Dans sa stratégie 2025-2027, il prévoit de diminuer progressivement sa dépendance aux emprunts extérieurs en privilégiant les financements régionaux et les prêts à long terme, afin de limiter les contraintes liées au service de la dette. L’ambition du pays étant de réduire le taux d’endettement de 55,7% du PIB en 2024 à 39,1% en 2027.
Stimuler la croissance
Pour répondre à l’urgence de stimuler la croissance, le gouvernement gabonais mise sur des initiatives économiques. « Le Gabon a besoin d’avoir un programme de croissance et de développement. L’objectif pour nous aujourd’hui, est de faire que tout ce que le président de la République a promis aux Gabonais se réalise. C’est-à-dire, rendre au Gabonais sa dignité, sa souveraineté énergétique, budgétaire, économique, et alimentaire. C’est le projet et le programme qui est désormais le mien », a affirmé Henri-Claude Oyima.
En matière de souveraineté alimentaire, le ministre a annoncé des mesures pour lutter contre l’inflation estimée à 1,5%. Parmi elles figure la création de centres d’achat visant à contrôler les marges sur les produits importés et à prévenir les abus.
Parallèlement, le développement du secteur agricole est une priorité afin d’accroître la production locale et de réduire les importations, renforçant ainsi la souveraineté alimentaire du pays. Il convient de souligner que les importations de denrées alimentaires coûtent près de 550 milliards FCFA (947 millions $) par an au Gabon, selon les données du ministère de l’Agriculture.
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