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Agence Ecofin
7 juillet 2025 Dernière mise à jour le Lundi 7 Juillet 2025 à 10:37

Malgré une année marquée par une forte inflation, des sanctions régionales et des incertitudes politiques, le Niger est parvenu à réduire sensiblement l’extrême pauvreté en 2024. Portée par une croissance agricole dynamique, cette amélioration sociale contraste avec les tensions sur les prix et les fragilités structurelles.

En 2024, le Niger a enregistré une réduction de l’extrême pauvreté qui est tombé à 45,3%, contre 47,8% en 2023, soit une baisse de 2,5 points de pourcentage. 

Dans son rapport, intitulé « Niger Note sur la situation économique » publié en avril 2025, la Banque mondiale explique que cette amélioration résulte principalement de la forte croissance agricole, qui a non seulement soutenu l’activité économique mais aussi accru les revenus des ménages ruraux. En valeur absolue, cela représente plus de 270 000 personnes sorties de l’extrême pauvreté, selon les estimations de la Banque. Cependant, la pauvreté reste inégalement répartie. Les zones rurales, où vit la majorité de la population, affichent un taux d’extrême pauvreté de 52,2 % contre 10,1 % dans les zones urbaines.

Malgré cette performance sociale, l’inflation s’est envolée à 9,1 % en 2024, bien au-dessus de la moyenne régionale de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Cette poussée inflationniste, alimentée par une flambée des prix alimentaires (+12,9 %), trouve ses origines dans un déficit de production céréalière en 2023 et la fermeture prolongée de la frontière avec le Bénin. En juin 2024, l’inflation avait atteint 15,5 %. La saison des récoltes a toutefois permis un ralentissement de la hausse des prix en fin d’année.

Un contexte politique encore incertain

Ces données s’inscrivent dans un climat politique marqué par des bouleversements majeurs. Le coup d’Etat de juillet 2023 a mis fin à une décennie de stabilité relative et entraîné des sanctions économiques de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’UEMOA, restées en vigueur pendant sept mois. En réponse, le Niger a quitté la CEDEAO en janvier 2024, aux côtés de ses confrères de l’AES. Une nouvelle transition politique de cinq ans a été instaurée depuis mars 2025 avec une charte de transition fixant les principes du retour à un régime constitutionnel, potentiellement modulable selon la situation sécuritaire.

Dans un contexte marqué par l’aggravation de l’insécurité alimentaire, les chocs climatiques et les incertitudes politiques, la Banque mondiale souligne la nécessité de renforcer durablement le système agroalimentaire du Niger pour consolider les acquis sociaux et économiques des prochaines années.

Pour Danon Gnezale, économiste à la Banque mondiale et co-auteur du rapport, plusieurs leviers peuvent contribuer à renforcer le système agroalimentaire du Niger. Parmi eux figurent « le renforcement des chaînes de valeur et des organisations de producteurs, l’investissement dans des technologies agricoles intelligentes face au climat, l’adoption de meilleures réglementations et l’amélioration des infrastructures ». Il souligne également que « si les risques sécuritaires sont maîtrisés et les efforts d’expansion de l’irrigation aboutissent, la croissance pourrait être plus élevée ».

Dans un contexte marqué par l’aggravation de l’insécurité alimentaire, les chocs climatiques et les incertitudes politiques, la Banque mondiale souligne la nécessité de renforcer durablement le système agroalimentaire du Niger pour consolider les acquis sociaux et économiques des prochaines années.

Pour Danon Gnezale, économiste à la Banque mondiale et co-auteur du rapport, plusieurs leviers peuvent contribuer à renforcer le système agroalimentaire du Niger. Parmi eux figurent « le renforcement des chaînes de valeur et des organisations de producteurs, l’investissement dans des technologies agricoles intelligentes face au climat, l’adoption de meilleures réglementations et l’amélioration des infrastructures ». Il souligne également que « si les risques sécuritaires sont maîtrisés et les efforts d’expansion de l’irrigation aboutissent, la croissance pourrait être plus élevée ».

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