L’officialisation de la candidature du chef de l’Etat sortant intervient dans un contexte politique tendu, marqué par une révision controversée de la Constitution en 2023.
A cinq mois du scrutin présidentiel, le président centrafricain Faustin-Archange Touadera a officialisé sa candidature pour un nouveau mandat le samedi 26 juillet 2025. Âgé de 68 ans, il brigue ainsi un troisième mandat et représentera le Mouvement Cœurs Unis, parti dont il est le président.
« Mes très chers compatriotes, je ne saurai comment vous exprimer toute la gratitude que me cause le renouvellement de votre confiance », a-t-il déclaré lors d’un meeting de son parti à Bangui.
Faustin-Archange Touadera dirige la Centrafrique depuis 2016. Au début de son premier mandat, il a été confronté à une instabilité chronique, une grande partie du territoire échappant au contrôle de l’Etat au profit de groupes armés, malgré le soutien de forces internationales, notamment de la Russie via le groupe Wagner.
Jusqu’en 2023, la Constitution centrafricaine limitait à deux le nombre de mandats présidentiels de cinq ans. Mais en août 2023, à l’issue d’un référendum controversé, une nouvelle Constitution a été promulguée. Celle-ci étend la durée du mandat présidentiel à sept ans et supprime toute limite de renouvellement. Le gouvernement a justifié cette réforme comme une voie vers la stabilisation du pays. Cependant, l’opposition et plusieurs ONG locales y ont vu une dérive autoritaire, accusant le président de vouloir s’accrocher au pouvoir.
La présidentielle en Centrafrique arrive dans un contexte économique marqué par une croissance projetée à 2,1 % en 2025, bien que toujours inférieure au taux de croissance démographique (3,1 %). La pauvreté reste préoccupante, selon la Banque mondiale qui indique que près de 71 % des Centrafricains vivent toujours sous le seuil national de pauvreté, et 65,7% sous le seuil d’extrême pauvreté international, établi à 2,15 dollars par jour en parité de pouvoir d’achat (PPA) de 2017.

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