huile 2
#Agriculture #Economie #Production #Cameroun
Agence Ecofin
8 décembre 2025 Dernière mise à jour le Lundi 8 Décembre 2025 à 17:17

Les autorités camerounaises ont fixé les objectifs de production pour l’année 2026. Concernant la filière de l’huile de palme, ces objectifs ont été revus à la hausse.

Dans son Programme économique et financier, présenté par le Premier ministre, le gouvernement camerounais prévoit une hausse de la production agricole dans les filières jugées stratégiques. Pour l’huile de palme, les autorités se fixent un objectif de production additionnelle de 20 500 tonnes en 2026. Cette montée en puissance doit s’inscrire dans une trajectoire plus large de renforcement de l’autosuffisance et de réduction des importations.

Cette ambition intervient dans un contexte de nouveaux financements, avec deux conventions de prêt d’un montant cumulé de 51,7 milliards FCFA en cours de finalisation avec Standard Chartered Bank Londres. Ces ressources serviront à la construction d’une usine de transformation d’hévéa et d’une autre d’huile de palme au profit de la Cameroon Development Corporation (CDC). Cet investissement est présenté comme un levier pour renforcer l’offre industrielle nationale et mieux valoriser la production locale, de l’amont agricole à l’aval de transformation.

Un déficit structurel qui nourrit les importations

Dans cette dynamique, les chiffres du premier trimestre 2025 témoignent d’un regain de vitalité. La production nationale d’huile de palme brute a atteint 77 630 tonnes, soit un volume presque trois fois supérieur à celui du trimestre précédent, porté par le pic de la grande campagne agricole. Malgré cette progression séquentielle, la filière ne couvre toujours pas les besoins nationaux : en glissement annuel, cette production trimestrielle recule de 10,6 %, et les autorités anticipent une baisse d’environ 2 % sur l’ensemble de l’année 2025.

En 2024, le Cameroun a produit 446 984 tonnes d’huile de palme brute, selon le Premier ministre Joseph Dion Ngute. Ce volume demeure largement inférieur aux besoins du marché local : d’après l’Asroc, le déficit structurel dépasse 500 000 tonnes par an. Cette insuffisance chronique se traduit par une forte dépendance aux importations. Entre 2017 et 2023, le pays a importé 409 000 tonnes d’huile de palme, pour une facture cumulée de 280,4 milliards FCFA, selon les données de l’INS.

Les ambitions de production additionnelle prévues pour 2026 ne pourront se concrétiser que si l’ensemble de la chaîne — de l’amont agricole (plantations, rendements, encadrement des producteurs) à l’aval industriel (capacités de transformation, logistique, distribution) — bénéficie d’investissements continus et d’une coordination renforcée. À défaut, le déficit structurel et la dépendance aux importations continueront de peser sur les finances publiques, la balance commerciale et la compétitivité de l’industrie locale.

Réagissez à cet article

Vos commentaires

Rejoignez la discussion

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *