Après plusieurs mois de violences, le président ivoirien, Alassane Ouattara, a obtenu un troisième mandat à l’issue d’un vote boycotté par l’opposition. A l’approche d’un nouveau scrutin, le dirigeant propose un dialogue pour aplanir les divergences, notamment concernant la CEI.
Le 14 décembre 2020, le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, a officiellement prêté serment pour un troisième mandat à la tête du pays. Devant une assemblée composée notamment de plusieurs chefs d’Etat africains, le dirigeant a prononcé un discours dans lequel il a appelé l’opposition au dialogue.
« J’invite l’ensemble des partis politiques à saisir cette nouvelle opportunité qui s’offre à tous pour aboutir à une décrispation du climat par le dialogue » a-t-il indiqué, déclarant avoir demandé au gouvernement de « reprendre les discussions » avec l’opposition au sujet de la Commission électorale indépendante (CEI).
Cette institution avait été au centre des débats concernant l’élection présidentielle du 31 octobre ; un scrutin massivement boycotté par l’opposition.
Cette main tendue intervient alors que la Côte d’Ivoire se dirige à nouveau vers un scrutin, législatif cette fois-ci et prévu pour se tenir au cours du premier trimestre 2021, alors même que les dissensions restent vives entre le pouvoir en place et les opposants.
Il y a quelques jours, l’ancien président et principal opposant ivoirien Henri Konan Bédié avait décidé de mettre fin au régime de « transition » proclamé par l’opposition tout en appelant à un « dialogue national » pour trouver une solution aux tensions nées de la présidentielle.
S’inscrivant sur la même lancée, le président Ouattara semble désormais vouloir trouver un consensus et a annoncé la création d’un ministère de la Réconciliation nationale.
Cependant, pour le chef de l’Etat, cette main tendue n’exclut pas de sanctionner les auteurs des violences qui ont marqué le pays ces derniers mois. Condamnant fermement le boycott de l’élection par l’opposition, Alassane Ouattara a indiqué son intention de ne pas laisser impunis les crimes commis lors des violences pré-électorales qui ont fait officiellement 85 morts entre août et novembre 2020.
« Au-delà de ma personne, les Ivoiriens dans leur grande majorité ont fait le choix de la démocratie, le choix de la paix, le choix de la stabilité. Ils ont fait ce choix en dépit de toutes les entraves à l’expression de leur liberté et de leur droit de vote », a indiqué le dirigeant âgé de 78 ans.
Et d’ajouter : « l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 a donné lieu à des violences et à des actes intolérables. Ces actes graves, je le dis, ne doivent pas rester impunis. Il faut mettre fin à l’impunité ».
Source Agence Ecofin