Le secteur spatial africain est en pleine croissance. Au cours des douze derniers mois, le Kenya, le Zimbabwe, l’Ouganda, l’Angola et l’Egypte ont lancé des satellites dans l’espace.
Le gouvernement ivoirien travaille avec la société Universal Konstructors Associated (UKA) et l’Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INP-HB) de Yamoussoukro pour la construction du premier satellite ivoirien. Il s’agit d’un nanosatellite d’observation dénommé Yam-Sat CI 01 qui devrait être lancé d’ici août 2024. C’est ce qu’a annoncé Adama Diawara, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, lors de la conférence NewSpace Africa qui s’est tenue à Abidjan du 25 au 28 avril.
Cette initiative traduit la volonté des autorités ivoiriennes de développer l’industrie spatiale nationale et de s’autonomiser en matière de technologie spatiale. Dès 2015, le président Alassane Ouattara avait lancé une étude de faisabilité pour le lancement d’un satellite ivoirien. Adama Diawara a annoncé en 2021 un projet de création d’une agence spatiale.
Cette initiative intervient dans un contexte marqué par la recrudescence des investissements des pays africains dans des programmes spatiaux. En avril dernier, le Kenya a mis en orbite son premier satellite dénommé Taifa-1 avec l’aide de SpaceX. Le Zimbabwe, l’Ouganda, l’Egypte et l’Angola ont également lancé des satellites au cours des douze derniers mois. Par ailleurs, la Russie négocie avec certains pays africains comme l’Algérie, le Nigeria et l’Afrique du Sud pour les aider à construire et lancer des satellites dans l’espace.
Selon l’édition 2022 du rapport annuel de l’industrie spatiale africaine réalisé par Space In Africa, la valeur de cette industrie devrait atteindre 22,64 milliards $ en 2026 alors qu’elle était évaluée à 19,49 milliards $ en 2021. Le même rapport indique que les nations africaines ont alloué un total de 534,9 millions $ aux programmes spatiaux en 2022 contre 523,2 millions de dollars en 2021.
« Avec notre propre satellite, nous pourrons mieux observer l’avancée des terroristes, cartographier l’étendue de la déforestation, détecter l’orpaillage clandestin ou encore faciliter l’accès à l’eau potable », a déclaré Boubacar Fofana, président d’Universal Konstructors Associated.
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