Le sud-africain De Beers est actif sur les diamants au Botswana depuis un siècle. Au premier trimestre 2023, la compagnie a produit dans le pays 6,90 millions de carats, ce qui représente 77 % de sa production globale.
A un mois de l’échéance de leur accord sur les diamants, le gouvernement du Botswana campe sur ses positions et continue de réclamer une part plus importante du gâteau au géant De Beers. C’est ce qu’il faut retenir de la sortie du président Mokgweetsi Masisi le 25 mai, alors que les négociations entre les deux parties arrivent bientôt à terme.
Selon le dirigeant cité par Reuters, les termes actuels de l’accord avec De Beers sont très « restrictifs » pour le Botswana. Il a été signé à une époque où le pays n’était pas pleinement conscient des enjeux autour de ses diamants, ajoute-t-il, estimant que la donne a désormais changé.
Le gouvernement remet en effet en question le système actuel de son partenaire De Beers consistant à vendre sous forme brute la majorité des diamants extraits dans le pays via leur coentreprise Debswana. Symbole de ce changement, Gaborone vient d’ailleurs de signer un accord avec le groupe belge HB qui aide les producteurs de diamants sur les autres étapes de la chaine de valeur comme le polissage.
Si le scénario d’une rupture définitive n’est pas à exclure entre les deux associés, il faut rappeler que le Botswana joue également gros. De Beers produit certes environ 70 % de ses diamants dans le pays, mais l’accord avec la compagnie originaire d’Afrique du Sud est aussi vital pour le gouvernement, car l’économie botswanaise dépend largement de l’exploitation des diamants.
« Même si nous perdons le procès [différend judiciaire éventuel en cas de rupture avec De Beers, Ndlr], nos diamants resteront les nôtres et nous ne céderons jamais. Si je dois perdre des voix à cause de cette question, qu’il en soit ainsi », prévient néanmoins le président Masisi, qui sera candidat à sa réélection en 2024.
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