Bien que francophone, le pays avait rejoint le Commonwealth il y a environ un an, après de longs mois d’examens divers. Son maintien au sein de cette communauté va maintenant dépendre de l’évolution de sa situation politico-sociale sur les prochains mois.
Le Commonwealth a « partiellement suspendu » le Gabon de ses instances en « attendant la restauration de la démocratie » dans le pays, a annoncé l’organisation dans un récent communiqué. La décision a été prise lors de la 63ème réunion du Groupe ministériel d’action du Commonwealth (CMAG) le 18 septembre 2023 à New York.
Cette mesure entraîne la suspension du pays des Conseils du Commonwealth et son exclusion de toutes les réunions et événements intergouvernementaux de l’organisation, incluant les réunions des chefs de gouvernement et ministérielles.
Le CMAG a déclaré que si des « progrès acceptables » ne sont pas réalisés dans un délai de 2 ans, il sera envisagé de suspendre « totalement » le Gabon du Commonwealth. « Le Groupe a appelé le Gabon, en tant que membre du Commonwealth, à en respecter les valeurs et principes et à organiser des élections crédibles dans les plus brefs délais et dans un délai maximum de 2 ans à compter du 30 août 2023 ».
Cette suspension intervient un peu plus d’un an après l’adhésion du Gabon à cette organisation intergouvernementale composée de 54 pays membres ayant l’anglais comme langue commune. Le pays a officiellement intégré la communauté anglophone le 25 juin 2022. Sa suspension fait suite au coup d’État militaire du 30 août dernier qui a renversé le président Ali Bongo. Après ce coup de force, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) qui a pris le pouvoir a dissous toutes les institutions de la République et nommé un gouvernement de transition.
Le président de la transition, le général Brice Oligui Nguema, a promis de rendre le pouvoir aux civils, mais ne s’est pas encore prononcé sur la durée de la période transitoire. Lundi, le CMAG a exprimé la préoccupation collective du Commonwealth concernant la situation politique du pays.
L’organisation a aussi appelé les militaires au pouvoir à garantir « l’intégrité personnelle, la sécurité, la santé et les droits humains de l’ancien président Ali Bongo Ondimba, des membres de sa famille et de son gouvernement ». Lors d’une mission d’enquête de 3 jours effectuée ce mois au Gabon, où elle a rencontré le général Brice Oligui ainsi que Ali Bongo, la secrétaire générale du Commonwealth, Patricia Scotland KC, a fait comprendre aux différents acteurs les sanctions que le pays encourt en cas de non-retour à l’ordre constitutionnel d’ici 24 mois.
Elle avait promis à l’issue de sa mission de faire un rapport qui sera partagé avec les pays membres de l’organisation. Lundi, le CMAG l’a exhortée à poursuivre ses bons offices avec le Gabon, notamment en fournissant une assistance technique en vue de faciliter le retour à l’ordre constitutionnel.
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