Le Bénin commencera « véritablement à exploiter » ses mines dès 2025

Le Bénin commencera « véritablement à exploiter » ses mines dès 2025. C’est l’annonce faite le jeudi 24 octobre par le ministre béninois des Mines et de l’Énergie, Samou Seïdou Adambi, à l’occasion de l’inauguration d’une unité de production d’électricité dans le sud du pays. À en croire le dirigeant, la valorisation du potentiel minier du pays a déjà commencé avec une usine de fabrication de carreaux, installée dans la zone industrielle de Glo-Djigbé, à 45 km de la capitale économique Cotonou. Un projet de production de pierres ornementales et de carreaux de céramique a effectivement été annoncé il y a quelques années. Si ce projet concerne plutôt l’exploitation des carrières, il faut souligner que le Bénin dispose d’un certain potentiel minier en attente d’être concrétisé.

Au nord du pays, l’exploitation artisanale de l’or est pratiquée depuis plusieurs années par des orpailleurs, notamment à Perma. Entre 2012 et 2019, le Bénin a produit annuellement 2 à 7 kg d’or, selon les chiffres de la direction générale des Mines repris dans un rapport de SWISSAID. Outre les gisements de calcaire et de marbre déjà exploités, le gouvernement béninois a aussi fait état de la présence d’indices pour des métaux comme le nickel, le lithium, le rutile ou le zircon. Pays de transit pour l’or En attendant d’éventuelles précisions sur l’ambition béninoise d’être un pays minier, rappelons que le Bénin est actuellement un pays de transit pour la production d’or des pays voisins. Selon les données collectées par SWISSAID, les exportations béninoises d’or entre 2012 et 2021 ont varié entre 7,27 et 13,17 tonnes, avant de chuter à 2,90 tonnes en 2022.

L’organisation basée en Suisse, qui s’efforce de suivre la piste de l’or produit en Afrique et exporté à l’étranger, n’est néanmoins pas parvenue à identifier les pays d’origine de l’or exporté depuis le Bénin. « L’écart entre les importations des autres pays et les exportations du Bénin sur la décennie 2013-2022 s’élève à 18,20  tonnes au total. En termes de valeur commerciale, il atteint 4,41 milliards USD, ce qui est dû avant tout au fait que les autorités béninoises rapportent des valeurs bien trop basses pour être plausibles », explique SWISSAID.