Le Sénégal est le 3ème producteur africain d’arachide après le Nigéria et le Soudan. Dans le pays, la denrée occupe une place de choix dans les exportations agricoles, souvent au détriment de l’approvisionnement local pour les besoins industriels.
Au Sénégal, l’exportation d’arachides sera interdite au cours de la campagne de commercialisation 2024/2025 à compter du 15 novembre prochain, et ce, jusqu’à nouvel ordre. L’annonce a été faite dans une circulaire signée par le ministère de l’Agriculture le mardi 29 octobre dernier qui précise qu’un délai a été accordé aux exportateurs pour réaliser leurs opérations avant la mise en application de cette mesure.
« Les exportations de graines d’arachide avaient été autorisées sur une fenêtre portant sur la période allant du 12 septembre au 15 novembre 2024, pour éviter tout chevauchement avec la campagne de commercialisation 2024/2025 », peut-on lire sur la note d’information.
Selon les informations relayées par les médias locaux, cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une stratégie du gouvernement pour assurer la disponibilité de la récolte pour la satisfaction des besoins industriels.
Il faut noter que cette décision fait déjà grincer des dents dans le rang des exportateurs. Dans des déclarations rapportées le 29 octobre par l’Agence de presse sénégalaise (APS), le Collectif des producteurs et exportateurs de graines d’arachide (COPEGA) estime que ce ban pourrait nuire à la compétitivité sur le marché local.
L’organisation qui souligne également la faiblesse de la capacité des transformateurs locaux, craint que la nouvelle mesure favorise les huiliers au détriment des exportateurs. « Les huiliers n’ont pas la capacité de collecter toute la production d’arachide et de la transformer. Ils seront obligés de faire des exportations à notre place », a déclaré Habib Thiam, président du COPEGA.
D’un autre côté, le gel des exportations d’arachides devrait permettre à la Société nationale de commercialisation des oléagineux (Sonacos), principal huilier du pays, souvent désavantagé par la concurrence des acheteurs chinois, d’avoir une plus grande marge de manœuvre pour s’approvisionner en matière première.
Alors que l’entreprise fonctionne depuis plus d’une décennie en deçà de ses capacités, la relance des opérations de son unité de transformation basée à Louga après 2 ans d’arrêt, annoncée le samedi 2 novembre, une semaine après la relance de celle de Ziguinchor, devrait contribuer à augmenter sa demande en arachide. Au Sénégal, la Sonacos exploite 4 autres unités de transformations respectivement basées à Dakar, Diourbel, Kaolack et Kolda.
Dans le pays de la Teranga, l’arachide est principalement cultivée dans le bassin arachidier qui regroupe les régions de Thiès, Louga, Diourbel, Fatick, et Kaolack. En 2023/2024, les prévisions de récolte qui restent encore à être confirmées, tablaient sur 1,7 million de tonnes.
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